Les principales familles politiques congolaises devraient se réunir avant la fin de la semaine pour des négociations de la dernière chance en vue d’une solution pacifique à la crise politique qui mine le pays, a-t-on appris mercredi de sources concordantes
Le mandat du président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, s’achève le 20 décembre, mais la présidentielle devant déboucher sur sa succession n’a pas été organisée. L’enjeu des discussions attendues est de parvenir à un accord politique le plus large possible permettant d’organiser une période de transition entre cette date et la prise de fonction de son successeur, sachant que la Constitution interdit au chef de l’État de se représenter.
Mardi, les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) ont « reçu les responsables de la majorité et de toutes les tendances de l’opposition », a déclaré à l’AFP l’abbé André Masinganda, secrétaire général adjoint de l’assemblée des évêques catholiques du pays.
Les évêques ont rencontré en particulier l’opposant historique Étienne Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui menace d’appeler à des manifestations populaires pour contraindre M. Kabila à abandonner le pouvoir à partir du 19 décembre si aucun accord politique n’a été conclu avec lui d’ici là.
L’UDPS a boudé le « dialogue national » ayant débouché en octobre sur un accord entre la majorité présidentielle et une frange minoritaire de l’opposition consacrant le renvoi de la présidentielle à une date non fixée et le maintien au pouvoir de M. Kabila au-delà du 20 décembre en contrepartie de la nomination d’un Premier ministre issu de l’opposition.
Le « Rassemblement » de l’opposition constitué autour de l’UDPS et une autre plateforme d’opposition formée à l’initiative du Mouvement de libération du Congo ont tous deux rejeté cet accord, exigeant un « véritable dialogue inclusif » dans l’esprit de la résolution du Conseil de sécurité sur le Congo votée en mars.
Les négociations de la dernière chance devraient avoir lieu entre deux camps, l’un représentant les signataires de l’accord d’octobre, l’autre ses détracteurs, les évêques continuant leur « mission de bons offices ».
« On leur a demandé de présenter des listes de 15 personnes » chargée de négocier pour chaque camp, a dit à l’AFP l’abbé Masinganda.
Du côté des signataires de l’accord d’octobre, Vital Kamerhe (opposition) et André-Alain Atundu (majorité) ont laissé entendre tous deux que les discussions devraient commencer vers « la fin de la semaine ».
Un porte-parole de l’UDPS a déclaré pour sa part que son parti avait fait « des concessions majeures » en vue de permettre cette table-ronde.