Un parti d’opposition congolais a réintégré mercredi le dialogue destiné à sortir la République démocratique du Congo de la crise politique avant la fin du mandat du président Joseph Kabila, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les délégués du Mouvement de libération du Congo (MLC), qui avait annoncé mardi son retrait de ces négociations, ont rejoint les discussions mercredi après-midi à Kinshasa.
Le MLC avait estimé qu’il était sous-représenté et demandait quatre sièges de délégués alors qu’il n’en avait obtenu que deux.
Il en a finalement obtenu trois à la suite d’un arrangement ayant fait passer à 16 (au lieu de 15) le nombre des délégués de chacune des deux délégations parties à ce dialogue, qui se tient sous l’égide de la conférence des évêques catholiques du Congo (Cenco).
Cet arrangement a permis de faire entrer dans l’autre délégation un représentant de la société civile, composante qui s’estimait elle aussi lésée.
Le but affiché du dialogue est de trouver un compromis ouvrant la voie à une période de transition politique entre le 20 décembre, fin du mandat de M. Kabila, et l’élection de son successeur à une date qui reste encore à déterminer.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Sa réélection contestée en 2011 lors d’un scrutin entaché de fraudes massives a plongé le pays dans une profonde crise politique, exacerbée par la non tenue de l’élection présidentielle qui devait avoir lieu cette année.
En octobre, la majorité et une frange minoritaire de l’opposition ont conclu un accord renvoyant l’élection à une date indéterminée et prévoyant le maintien au pouvoir de M. Kabila en contrepartie de la nomination d’un Premier ministre issu de l’opposition.
La majeure partie de l’opposition rejette cet accord. Les négociations en cours ont pour but de parvenir à un consensus entre d’une part les signataires de l’accord d’octobre et d’autre part, ceux qui avaient boudé le « dialogue national » ayant débouché sur ce compromis.
Deuxième parti d’opposition à l’Assemblée nationale à l’issue des législatives de 2011, le MLC a été affaibli depuis lors par une vague de départs massifs de ses cadres.
Son président, Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président congolais, est détenu à La Haye où il a été condamné en juin à 18 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI), qui l’a reconnu coupable de crimes contre l’humanité en Centrafrique.