Kingakati a encore reçu du monde hier. Pour la circonstance, ce sont les membres du bureau politique dans son format statutaire de la Majorité qui se sont retrouvés à la ferme présidentielle en présence de leur Autorité morale, Joseph Kabila.
Si, officiellement, il s’agi d’un échange sur le processus électoral, des sources indiquent que le Raïs a délié sa langue au sujet des contacts avec l’Opposition par un émissaire interposé. Joseph Kabila a confirmé la démarche en cours visant la tenue du dialogue aux membres du bureau politique de la Majorité. Il était surtout question d’une communication claire et succincte autour du dialogue. Quoi de plus normal pour l’Autorité morale que d’informer, de vive voix, ses partenaires politiques au courant de la démarche qu’il a entreprise dans l’intérêt supérieur de la Nation. C’est dans ce cadre que les membres du bureau politique se sont retrouvés à Kingakati autour du premier d’entre eux, le président Joseph Kabila Kabange.
Le Raïs, d’entrée de jeu a confirmé sa démarche s’inscrivant dans sa politique d’ouverture. Si des membres issus de l’Opposition siègent aujourd’hui au sein du Gouvernement de cohésion nationale, c’est simplement grâce à la politique de main tendue du chef de l’Etat. C’est toujours dans ce cadre qu’il a envoyé un émissaire auprès de l’Opposition aujourd’hui. Le chef de l’Etat a tenu, par cette occasion, éviter l’intoxication, les spéculations et les rumeurs. Raison pour laquelle, il a confirmé des contacts entrepris par son émissaire qui poursuivent quatre objectifs : la consolidation de la paix et de la sécurité, la sauvegarde de la stabilité économique pour préserver les acquis, la gestion des contestations de la part des acteurs politiques et la consolidation de la cohésion nationale qu’il faut cimenter avant, pendant et après les élections qui pointent à l’horizon.
Kabila prend en mains ses prérogatives
« Je sais ce que vous pensez de ce dialogue parce que vous me l’avez déjà dit à plusieurs reprises. Pour l’instant, je prends mes prérogatives en tant que chef de l’Etat pour consulter tout le monde, consulter aussi l’opinion des autres. J’invite tous les membres de la Majorité à me faire confiance et à se faire mutuellement confiance ».
C’est en ces termes que Joseph Kabila s’est adressé hier aux membres du bureau politique. Se voulant rassurant, il a ajouté que la Majorité sera impliquée à une certaine étape. Après son mot d’introduction, en démocrate, l’Autorité morale a demandé à l’assistance s’il y avait des questions à poser ou s’il y avait à redire. C’est là qu’un des ténors de la Majorité a réagi en indiquant que la communication était tellement claire que cela n’appelait aucun débat. Un autre a, lui, invité ses collègues à laisser le Raïs poursuivre sa démarche en lui laissant les mains libres afin de lui permettre de concrétiser sa politique d’ouverture.
C’est là qu’en pleines discussions, l’affaire du Burundi a été évoquée. Mais, a-t-on finalement compris, Joseph Kabila n’a aucun lien avec ce qui se passe dans ce pays. C’est un Kabila très détendu qui s’adressait à ses partenaires politiques. Donc, rien à craindre. Car, indiquent nos sources, c’est un nouvel homme qui semble apparemment avoir une nouvelle vision au-delà de tout ce qu’on lui colle ou qu’on lui attribue. C’est de la sorte que ses consultations vont se poursuivre avec les acteurs de l’Opposition, les églises et donc la Société civile et tous ceux qui, de près ou de loin, soutiennent l’Opposition. Il attend d’ailleurs de l’Opposition des cahiers déterminant les termes de référence, c’est-à-dire les objectifs, et le format. En clair, il s’agit de savoir avec qui dialoguer et pourquoi, et surtout dans quel intérêt pour quelle finalité. D’ailleurs, à titre de rappel, depuis son accession au pouvoir, Kabila a gardé main tendue, même vers la fin des consultations nationales. Kabila rassure les acteurs de l’opposition, de la majorité et de la société civile.
A travers sa démarche actuelle, Joseph Kabila, se mettant au-dessus de la mêlée, tient à rassurer tout le monde. C’est-à-dire les acteurs de l’Opposition, les premiers à réclamer le dialogue et où les consultations se poursuivent encore, ceux de la Majorité qui semblaient s’inquiéter et qui viennent d’avoir des assurances ainsi du côté de la Société civile. Personne ne sera donc oublié. C’est donc le dialogue s’inscrivant dans le cadre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Il s’agit donc d’une ouverture réelle.
Il revient désormais aux acteurs concernés de faire preuve de responsabilité et aux faucons d’éviter d’entraver la démarche du chef de l’Etat. Car, Kabila semble plus que jamais disposé à élargir son ouverture envers la classe politique en vue d’apporter une réponse conséquente aux différentes questions que certains se posent. Une initiative que les uns et les autres doivent soutenir sans aucun ménagement afin de permettre à la RDC d’avoir des élections dans un climat apaisé.
Même du côté de la Majorité qui était scindée en plusieurs groupes suite à une multitude d’initiatives (consultation référendaire, schéma révisionniste, loi électorale avec mort d’hommes en janvier), Kabila veut éviter au pays des crises et chaos inutiles afin d’épargner au peuple congolais des situations difficiles et l’engager sur de nouveaux rails. Car, la révolution de la modernité ne peut se poursuivre sans la paix. Et quand il y a la paix, les Congolais peuvent manger et se livrer à leurs occupations quotidiennes sans le moindre danger.
C’est là que les faucons, qui ont l’habitude d’entraver, à travers leurs stratégies, des initiatives louables pour le Congo, doivent éviter de se mêler de la démarche qui concerne l’ensemble de l’avenir du Congo. Question de montrer à la face du monde que les Congolais sont capables de résoudre leurs problèmes comme cela a été démontré à plusieurs reprises. C’est donc Kabila le rassembleur qui entend mettre tout le monde d’accord.
Via Forum des As