Le sergent-major Ngabu, chauffeur du colonel Mamadou Ndala, est mort ce jeudi 2 octobre à Beni vers 5 heures locales. Il a comparu la veille pour la première fois à l’ouverture du procès des assassins de l’ancien commandant du 42è bataillon commando de l’armée congolaise. C’est lui qui conduisait le colonel Mamadou Ndala le 2 janvier lors de l’attentat qui lui a coûté la vie. Il était inculpé pour non assistance à personne en danger. Les circonstances de sa mort ne sont pas encore connues.
Selon notre envoyé spécial à Beni, l’avocat de feu sergent-major Ngabu a remis ce matin l’attestation du décès de son client à la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu qui siège depuis mercredi à Beni. La cour qui poursuit les auditions ne s’est pas encore prononcé là-dessus.
Témoin-clé dans cette affaire, le sergent-major Ngabu dans sa déposition devant la cour militaire est revenu sur la version des faits qu’il avait donnée au procureur général au moment de l’enquête.
Il avait dit au procureur que la jeep du colonel Ndala avait pris feu au moment de l’attaque. Une déclaration qu’il a rejetée à la barre, indiquant avoir fait cette déposition sous pression et en l’absence de son avocat.
Il a par ailleurs reconnu avoir conservé le téléphone portable de l’officier assassiné après cet attentat.
Plusieurs habitants de Beni qui assistent au procès estiment que le décès du sergent-major Ngabu va en changer la donne.
Pour eux, cette disparition va compliquer le travail de la cour et du ministère public dans l’instruction de cette affaire.
Deux garde du corps entendus
Ce jeudi, le procès s’est poursuivi avec l’audition des renseignants Ndongala et Safari Banga, deux adjudants de l’armée congolaise et gardes du corps du colonel Mamadou Ndala.
Le premier est arrivé aux premières minutes après l’attaque du véhicule du colonel Mamadou.
Il a déclaré devant la cour qu’il a trouvé la Jeep en flamme, le corps du colonel Mamadou, penché en avant, en train de se consumer à l’intérieur de la cabine.
Il a indiqué qu’il a essayé de retirer le corps de son commandant du véhicule. Il n’y serait pas parvenu à cause de l’ardeur des flammes.
Le deuxième renseignant, l’adjudant Safari Banga, a aussi été auditionné. Il était à bord de la Jeep pendant l’attaque. Le ministère public le considère comme l’un des principaux suspects de l’assassinat de Mamadou Ndala.