Afrique: 10 conclusions sur l’analyse des repas scolaires de l’ONU

Le Programme alimentaire mondial, avec l’Imperial College de l’université de Londres et la Banque mondial, a analysé des programmes individuels dans 14 pays et comparé les études de cas afin d’identifier les bonnes pratiques et les leçons apprises.

Les auteurs du livre The Global School Feeding Sourcebook: Lessons from 14 Countries se sont concentrés sur le Botswana, le Brésil, le Cap Vert, le Chili, la Côte d’Ivoire, l’Equateur, le Ghana, l’Inde, le Kenya, le Mali, le Mexique, la Namibie, le Nigéria et l’Afrique du Sud. Ces pays ont été sélectionnés afin d’avoir un point de vue divers au niveau de la géographie, des approches et du développement.

1. Les repas scolaires nourrissent un cinquième des enfants dans le monde

De diverses formes de programmes de repas scolaires sont mises en œuvre dans quasiment tous les pays du monde, atteignant un total de 368 millions d’enfants, soit un enfant sur cinq. Par conséquent, les programmes de cantines scolaires ont un fort potentiel d’avoir un impact positif sur la santé des enfants, sur les communautés locales et sur l’avenir des pays.

2. Les repas scolaires contribuent à améliorer l’éducation des enfants, mais pas seulement

La principale constatation des programmes de cantines scolaires efficaces était l’amélioration de l’éducation, représentée par un taux plus élevé d’inscriptions, une meilleure égalité des genres, et un meilleur taux de fréquentation et d’apprentissage.

Les programmes de cantines scolaires sont également un facteur de bonne santé et de bonne nutrition. Ces programmes peuvent mener à des gains à court terme, tel qu’il a été constaté au Ghana avec l’enrichissement en micronutriments de repas scolaires. De même, ils peuvent produire des gains à long terme comme aider les enfants à prendre des meilleurs décisions afin d’éviter l’obésité, tel qu’il a été fait au Chili.

Outre les avantages dont les écoliers bénéficient, ces programmes peuvent également avoir un impact positif sur les plus jeunes frères et sœurs, ainsi que sur les enfants non-scolarisés.

3. Il n’existe pas de formule unique pour un programme efficace

Les chercheurs ont analysé l’immense diversité des approches utilisées par les programmes nationaux et conclu que le contexte était un élément clef. Autrement dit, les différentes approches doivent correspondre aux situations des différents pays. Par exemple, la moitié des pays, avec des programmes de cantines scolaires, fournissent des repas à tous les enfants, alors que l’autre moitié n’en fournit qu’aux communautés le plus dans le besoin. Bien qu’il n’y ait pas un modèle qui puisse être considéré comme le meilleur, on peut constater que chaque programme observé propose de bonnes pratiques.

4. La participation des communautés est un élément clef du succès d’un programme

Les programmes les plus ambitieux et les plus durables sont ceux qui répondent aux besoins des communautés, sont conçus à l’échelle locale, et incorporent certaines formes de contributions parentales ou communautaires, tels les paiements en espèces, les dons de nourriture ou la main d’œuvre.

Mais la coordination reste importante : les programmes au Kenya et au Brésil doivent leur succès à la définition claire des rôles de la communauté et des différents secteurs. Les participations fructueuses des communautés au Chili et en Inde sont dues aux consignes détaillées donnant un rôle spécifique aux communautés.

5. Les programmes sont dynamiques

Les études de cas ont révélé que les programmes peuvent changer de manière rapide et considérable, lorsqu’ils évoluent au fil du temps. Cela souligne l’importance de la continuité de l’apprentissage et de l’adaptation. Les pays doivent faire un suivi de leurs programmes en temps réel et en tirer des observations qui puissent contribuer à des changements de politiques fondés sur des preuves concrètes.

6. L’approvisionnement local crée des bénéfices pour les économies rurales

D’après les auteurs, en associant les programmes de cantines scolaires avec la production alimentaire locale, on crée des opportunités pour améliorer l’efficacité des programmes tout en stimulant les économies rurales et la qualité nutritionnelle des aliments. Cela peut apporter un soutien aux groupes qui traditionnellement ne reçoivent pas de repas scolaires ; ce qui en effet est extrêmement favorisé par les gouvernements. Le Brésil, par exemple, exige que les écoles achètent 30 pourcent de la nourriture localement.

7. Les programmes les plus performants ont des objectifs clairement définis

Les comparaisons entre les études de cas montrent que les objectifs clairement définis aident à guider les pays dans la prise de décision qui concernent l’élaboration et la nature des programmes.

8. Le secteur privé est un domaine de soutien financier en croissance

Bien que dans la plupart des pays les fonds consacrés à la nourriture sont alloués par les gouvernements, tous les fonds ne sont pas forcément publics. Les partenariats avec le secteur privé représentent une source de soutien financier en croissance. Cependant, les chercheurs ont constaté une forte volonté politique pour financer les cantines scolaires par des fonds nationaux.

9. Une évaluation plus approfondie est requise

Les auteurs ont été étonnés par le manque d’informations sur les impacts des cantines scolaires. En dépit du nombre de programmes en cours dans le monde, peu d’évaluations ont été entreprises concernant l’impact sur les petits producteurs agricoles, le développement local, les habitudes alimentaires ainsi que sur la qualité et la sécurité des produits alimentaires. Il s’agit d’une opportunité manquée pour améliorer l’efficacité des programmes.

10. Le réseau mondial propose un potentiel inexploité pour un apprentissage mutuel

Un message clair qui a émergé à partir des études de cas était l’existence d’une richesse d’expertise à travers les pays. Cela propose une excellente occasion d’apprentissage mutuel et de partage d’informations. Ce processus d’apprentissage a déjà commencé à travers les réseaux régionaux ainsi que les rencontres et les séminaires d’informations. Cependant, il reste un potentiel considérable à exploiter.