Une menace de pénurie de riz pèserait bien sur l’Afrique si la Chine continue d’en importer au rythme actuel et que le continent ne fait pas d’efforts pour être autosuffisant à 80%. C’est l’alerte faite par Michael Kaase Aondoakaa, SAN, ancien ministre de la justice du Nigéria, mardi 12 janvier, à Dakar à l’occasion de la conférence régionale sur «Améliorer les politiques d’autosuffisance en riz en Afrique de l’Ouest : défis et opportunités» organisée par l’Initiative Prospective Agricole Rurale (IPAR).
L’Afrique encourt des risques de perturbation sur ses importations en riz. C’est la conviction de l’ancien Garde des Sceaux de la République fédérale du Nigéria, Michael Kaase Aondoakaa, SAN, qui investit désormais dans l’agriculture industrielle.
Rappelant que «la Chine a importé 3 millions de tonnes de riz en 2015 pour sa consommation», l’Afrique pourrait alors faire face à des problèmes si elle n’y prend garde.
Dans sa présentation sur le «partenariat entre les agriculteurs et le secteur privé», Michael Kaase Aondoakaa représentant la filiale Mikap Rice du Nigéria a tenu à souligner le phénomène de la Chine qui commence à importer du riz en grande quantité.
Ce qui constitue, à ses yeux, une menace sur le marché du riz surtout à l’échelle africain. «La Chine n’était pas importatrice de riz.
Si elle continue d’en importer au même rythme qu’elle en fait aujourd’hui, il y aura alors un problème parce qu’il n’y aura même pas de riz à importer pour l’Afrique de l’Ouest ou pour tout le continent africain, à cause de sa forte population», a souligné l’ancien ministre de la justice du Nigéria.
«La Chine était autosuffisante mais depuis l’année dernière, elle a commencé à importer du riz pour satisfaire la demande de ses populations», nous apprend-il.
Avant de renchérir : «Alors, si cette tendance se poursuit, nous devrons nous préparer à être autosuffisant au moins à 80%. Parce que la crise de 2008, durant laquelle il y avait une pénurie de riz dans le monde entier, nous avait contraint à quémander du riz un peu partout».
Cette menace qui pèse sur l’Afrique comme une épée de Damoclès devrait permettre aux décideurs de prendre des mesures de sécurité en stimulant la production.
Du moins, c’est l’avis de Michael Kaase Aondoakaa, SAN. «Par conséquent, par mesure de sécurité, nous devrons stimuler notre production locale au point d’être en mesure de satisfaire nos besoins si une pénurie de cette nature survenait. Parce que le riz devient de plus en plus une question de sécurité», a-t-il laissé entendre.