Afrique : L’Opep déçoit, les prix du pétrole chutent

Les pays membres de l’Organisation des producteurs de pétrole ont décidé hier à Vienne de fixer le plafond de production à 31,5 millions de barils par jour contre 30 millions auparavant, entraînant une chute libre des prix du baril frôlant les 40 dollars.

Les pays membres de l’Organisation des producteurs de pétrole ont décidé hier à Vienne de fixer le plafond de production à 31,5 millions de barils par jour contre 30 millions auparavant, entraînant une chute libre des prix du baril frôlant les 40 dollars. Le nouveau plafond de production qui ne comprend pas la production de l’Indonésie -nouveau membre qui rejoint l’Organisation- estimée à

850 000 barils, n’est en réalité qu’une «officialisation» de l’offre excédentaire existante déjà sur le marché. L’organisation avait même pompé plus de 32 millions de barils en novembre dernier.

Il va sans dire tout de même que cette décision de reconduire la politique actuelle de production risque de compliquer davantage la tâche aux petits pays exportateurs, dont l’Algérie, dans les mois à venir. Ces derniers n’ont eu de cesse, pour rappel, d’appeler à un sommet extraordinaire en vue de stabiliser les prix dans une fourchette de 60-70 dollars, en vain.

A présent, les observateurs s’attendent à une accentuation de la crise des prix qui risqueraient d’atteindre des seuils abyssaux. Pour uniquement la journée d’hier, le Brent se traitait à 43,21 dollars le baril, en baisse de 1,4%, et le brut léger américain (WTI), à 40,24 dollars, en repli de 2%.

Il s’agit d’une conséquence directe de la décision inattendue de l’Organisation dont les retombées sur le marché restent pour le moment inconnues, mais certainement négatives.

Ainsi, il apparaît que la persistance de l’Arabie saoudite à maintenir son niveau de production l’a emporté sur les pays membres qui militaient depuis le début du choc pétrolier pour une baisse de la production.

L’arrivée de la production iranienne, pays qui sort d’un embargo économique de plus de dix ans, risque de fausser davantage les calculs aux spécialistes et observateurs du marché.

L’Iran, dont les capacités théoriques sont estimées à près de 4 millions de barils, tentera à coup sur de revenir à son niveau de production afin de compenser les pertes dues à la chute des prix. Une donne à prendre au sérieux dans l’état actuel des choses caractérisé par une course à l’augmentation de la production.

D’ailleurs, l’on impute la baisse actuelle à la hausse des volumes de production des pays hors-Opep outre le pétrole non conventionnel qui connaît un boom aux Etats-Unis particulièrement.

A la veille de la rencontre, le ministre de l’Energie avait affirmé que «les prix actuellement sont trop bas pour permettre de financer le renouveau de la production et de l’offre donc si nous ne faisons rien, sur le moyen terme, il y aura des problèmes d’offre», soulignant que cette situation n’arrangeait personne, ni les pays producteurs, ni les compagnies pétrolières internationales.

Il précisera aussi : «La situation du marché est (actuellement) excédentaire, tout le monde le sait. Il y a trop de production, cette production n’est pas seulement imputable à l’Opep, elle est imputable à tous les acteurs».

Le ministre saoudien a, lui soutenu : «Il n’y a absolument aucun désaccord nulle part», concernant le plafond de production.