Alors que Kinshasa s’engage à amnistier les rebelles du M23, qui ont été chassés jusque dans leur dernier retranchement dans le territoire ougandais, et regagné le Rwanda, leur pays d’origine, il nous revient de bonnes sources que le président rwandais, Paul Kagame, s’exercerait depuis un temps à mettre sur pied un autre mouvement rebelle dénommé « Mouvement chrétien pour la reconstruction » du Congo (MCR). La semaine dernière, Laurent Kunda, Makenga, Jean-Marie Runiga, Bertrand Bisimwa et autres chefs de guerre s’étaient retrouvés dans une préfecture rwandaise pour se faire un dernier briefing et donner le tempo. Et ce, avec la complicité des Congolais dépourvus de tout sens patriotique.
Créé de cendre du M23, cette nouvelle rébellion aurait pour mission de réaliser les visées expansionnistes de l’homme fort de Kigali. Il s’agirait notamment de vider certains territoires du Nord-Kivu de leurs populations autochtones, pour y déverser le surplus des sujets rwandais, au fait qu’il n’y a plus assez de place pour tout le monde sur les milles collines rwandaises. En outre, le MCR serait missionné pour barrer la route aux FDLR, un mouvement politico-militaire étiqueté de « terroriste » par Kigali, qui s’emploieraient à regagner manu militari le Rwanda. Aussi cette rébellion aurait-elle pour mission d’occuper les carrés miniers, à l’effet de piller les richesses minérales que regorge cette partie du territoire congolais, en vue de reconstruire le Rwanda.
Un esprit de suite…
En créant cet autre mouvement rebelle, d’aucuns se rappellent les propos d’un ancien cadre du CNDP selon lesquels leur « bande politico-militaire est un monstre à plusieurs têtes ». Ainsi, après le RCD, le CNDP et le M23, c’est le tour du MCR. Certainement après ce dernier, Paul Kagame mettra sur pied une autre rébellion. Et ce, jusqu’à ce que toute la RD Congo, ou sa partie Est, soit royalement sous contrôle de « Tutsi Power ». Pour ce faire, les affidés d’Hitler rwandais ne lésineraient pas à sortir les Bazookas (lance-roquettes) pour tuer une mouche. Cette autre obscure rébellion tisserait déjà des alliances avec d’autres mouvements armés qui écument les deux Kivu. Les recrutements et la formation des combattants se poursuivraient. Il en est de même des infiltrations. La ville de Goma serait la cible principale du MCR. L’incursion des soldats rwandais signalée la semaine dernière est à placée dans ce chapitre. Car, selon des sources, cette fois-ci ce sera la « prise de finition » des idées machiavéliques qui fourmillent dans le cerveau du président rwandais.
La Monusco appelée à l’action
Au finish, la paix dans la partie Est du pays restera en deuil. Pourtant, les compatriotes de cette partie du territoire ont besoin de paix pour vivre et survivre. C’est ici qu’il faut soulever des questions sur la mission de la Monusco dont le mandat est parmi les plus forts des opérations de paix actuelles, dans la mesure où l’objectif fondamental de l’ONU, c’est de maintenir la paix dans le monde. Centré sur la « Protection des civiles » et sous chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le mandat autorise l’utilisation de la force. Les casques bleus ont le droit, et même le devoir d’assurer « la protection effective des civils, y compris le personnel humanitaire et le personnel chargé de défendre les droits de l’homme, se trouvant sous la menace imminente de violences physiques, en particulier de violences qui seraient le fait de l’une des parties au conflit ». Cette compréhension du rôle de la Monusco apporte une autre interprétation à son inaction. Il s’agit d’un calcul machiavélique, dans le sens quantitativiste rationaliste, des opérations militaires.
Pendant ce temps, dans le cadre d’un plan de démanteler les FDRL et conséquemment massacrer les réfugiés hutu à l’Est de la RDC, des manœuvres sont en cours pour remplacer la MONUSCO par une force dénommée : East African Stand-by Force (EASF) constituée de soldats rwandais et ougandais auxquels on a joint quelques soldats kenyans et burundais pour faire illusion du caractère est-africain de la force. Il semble donc que Kigali, en tandem avec Kampala, confiant dans le feu vert des superpuissances pour envahir ouvertement la RDC, soit en train de préparer l’opinion et de baliser le chemin médiatique et diplomatique en attendant le jour « J ».