C’est une réaction vigoureuse du gouvernement congolais, à travers son porte-parole et ministre de Communication et des Médias. Comme il sait si bien le faire, Lambert Mende a fustigé avec la dernière énergie ce qu’il considère, ni plus ni moins, comme une « ingérence » inacceptable des députés européens.
« Nous réagissons totalement à cette résolution qui est une manifestation remarquable d’ingérence européenne dans les affaires de la justice congolaise. Nous savons que les instances judiciaires congolaises ont des dossiers sur ces personnes et nous sommes assez surpris que les parlementaires se permettent d’interférer dans une procédure judiciaire dans un pays qui n’est pas un pays européen », a-t-il réagi après que les eurodéputés aient adoptés une résolution, cette semaine, réclamant la « libération immédiate » de Yves Makwambala et de Fred Bauma, deux membres du mouvement Filimbi détenus depuis le 15 mars pour « actions terroristes ».
Ce texte, proposé par l’ancienne ministre italienne de l’Intégration d’origine congolaise, aujourd’hui députée européenne, Cécile Kienge, parle aussi des « persécutions » des membres de Filimbi. « Ce sont des gens qui étaient en train d’œuvrer pour la démocratie, pour la sensibilisation de la population, pour la participation en vue des prochaines élections. Leur arrestation n’a pas des motifs crédibles et il faudrait que le gouvernement puisse à un certain moment laisser la liberté à chaque personne, à chaque citoyen de pouvoir participer à ce processus électoral », estime Cécile Kienge donnant les motivations de sa démarche.
Des affirmations rejetées en bloc par le gouvernement congolais. « Je pense qu’il faut respecter les instances judiciaires d’un pays. Il faut laisser la justice congolaise décider si ces gens sont condamnables ou non. Nous avons des problèmes de sécurité et de terrorisme qui ne sont pas moins importants que ceux auxquels font face les pays européens », a poursuivi un Lambert Mende toujours aussi intraitable lorsqu’il s’agit de la souveraineté de la RDC.