Fidèle à sa stratégie, le Rwanda n’a jamais accordé du crédit à l’entreprise militaire congolo-onusienne contre les rebelles rwandais des FDLR. Il y a peu, Kigali mettait au défi la communauté internationale de déclencher une offensive contre ces rebelles qui lui servent de fonds de commerce politique et diplomatique. En raison de dissensions superficielles, la RDC a lancé en solo la traque de ces combattants, qui font plus de mal aux Congolais qu’aux Rwandais. Comme l’avait rappelé Lambert Mende, Ministre des Médias et de la Communication, les FARDC ont toujours été rejointes dans les offensives par les Casques bleus, plusieurs jours après.
Dans l’offensive en cours, étendue maintenant au Nord-Kivu et au nord du Katanga, les soldats congolais font feu de tous bois, augurant l’éradication de ces rebelles plus tôt que supposé. Sans surprise – pour les analystes avertis – quand la communauté internationale émet déjà un son discordant, par le truchement de ses bras séculiers dans ce dossier. La visite du ministre allemand des Affaires étrangères à Kigali sert ainsi de piédestal à son homologue rwandais, Louise Bishikiwabo, de décocher contre les Casques bleus et, partant les FARDC.
Outrepassant ses attributions, elle imagine même la mise sur pied d’une autre force, en remplacement de la force de la Monusco, inefficace pour elle, et budgétivore. Ainsi que l’on peut s’en rendre compte, l’Allemagne – déjà acquise à l’idée du démembrement de la RDC – serait de connivence avec le Rwanda et l’Ouganda pour la mise en place de la force EASF à diriger par ces deux pays pour la neutralisation des FDLR déjà neutralisées par l’armée congolaise.
Simple alibi, quand on sait que les FDLR n’ont jamais jeté la moindre pierre sur le territoire rwandais depuis l’arrivée de Kagame à Kigali. L’action de cette rébellion est gonflée intentionnellement par des puissances caressant des visées inavouées contre la RDC. De quelle puissance les armées rwandaises et ougandaises peuvent-elles se prévaloir, elles qui avaient esquivé les FDLR alors que les Kivu et la Province Orientale étaient sous leur contrôle pendant plusieurs années ?
Les Congolais doivent s’attendre à une nouvelle agression dont le décor est planté par l’Allemagne au Rwanda, son ancienne colonie.