Les autorités congolaises s’activent à retracer la piste de l’attaque ayant conduit à la mort de l’ambassadeur italien en République Démocratique du Congo, Luca Attanasio. Pour l’instant, on ne saurait assumer les conclusions alors que les enquêteurs ne négligent encore la moindre hypothèse et le moindre détail. Toutefois, selon les premiers éléments récoltés et mis sur la place publique par une dépêche de la présidence de la République (citée par 7/7), pointent les rebelles hutu rwandais des FDLR.
« En attendant les résultats des enquêtes, les éléments préliminaires irréfutables confirment la thèse d’une attaque terroriste par des FDLR », renseigne une dépêche de la presse présidentielle. Ces accusations prennent appui sur la carte sécuritaire de la province qui renseigne que l’endroit du meurtre à Kibumba est fiché comme le bastion de ces forces négatives mais aussi réputé l’endroit le plus dangereux du tronçon Goma-Rutshuru. Cela suffit-il pour faire porter le fardeau aux FDLR ? Plusieurs sources accusent les éléments de l’armée régulière rwandaise de franchir la frontière congolaise pour, officiellement, des opérations contre ces rebelles des FDLR. Ces derniers avaient déjà donné leur lecture de la situation en précisant qu’au moment de l’assassinat, ils n’étaient pas dans le périmètre de l’attaque. L’équation corse en fait dans la mesure où les enquêtes portent des situations mouvantes ; les rebelles comme les forces régulières ne sont jamais figés sur une position. Ils se déplacent pour une raison ou une autre. C’est probablement pour cette raison que le Vice-Premier ministre de l’Intérieur vient de suspendre son directeur de cabinet-adjoint pour avoir signé un communiqué attribuant la responsabilité de l’assassinat aux éléments FDLR.
En somme, quel que sera le verdict des enquêtes, la solution à des surprises désagréables passe par le déploiement de l’autorité de l’Etat congolais sur l’ensemble du territoire national. Tant que les puissances du monde feront le jeu de la maffia internationale, l’irréparable guettera continuellement les Congolais, mais aussi des ressortissants des pays étrangers. Occidentaux soient-ils. Car, en réalité, le peuple italien paie là le prix de l’ambivalence des puissances occidentales dans la guerre à l’Est de la RDC. Au nom des intérêts miniers sournois, l’on refuse de mettre un terme à ce carnage vieux de plus de 20 ans. En raison de ces intérêts, l’on caresse intentionnellement une situation de « non paix, non guerre » qui permette une exploitation maffieuse des richesses au profit du grand capital mondial.
LR