Assemblée nationale : le projet de loi électorale du gouvernement déclaré recevable

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Aucune des initiatives de l’Opposition n’a pu empêcher Evariste Boshab, Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, à exposer et défendre le projet gouvernemental portant organisation des élections.

Tout avait été mis en marche dans les rangs de l’Opposition politique congolaise, hier lundi 12 janvier 2015, pour bloquer le projet de loi électorale du Gouvernement. Il s’agissait d’employer tous les moyens nécessaires au-dedans comme en dehors de l’hémicycle pour perturber la plénière de l’Assemblée nationale. Mais, au bout du compte, le vice-Premier ministre et ministre en charge de l’Intérieur, le Pr Evariste Boshab, a pu exposer en début d’après-midi et défendre pratiquement en fin de soirée le projet de l’Exécutif national. Car, aucune des initiatives de l’Opposition n’est arrivée à bout de la séance d’hier à l’Assemblée nationale. Ainsi, défi pour défi, la Majorité présidentielle a su contenir la détermination de l’Opposition parlementaire et extraparlementaire de tout bloquer.

On a craint le pire hier avec des manifestations déployées par l’Opposition politique tant dans la salle des Congrès du Palais du peuple qu’à travers certaines artères de la capitale congolaise. Objectif de la stratégie mise en place hier, empêcher à tout prix l’exposé ou l’examen du projet de loi électorale du Gouvernement. Pour cela, les députés nationaux de l’Opposition devraient, pour leur part, tout faire pour que le projet redouté ne figure nullement à l’ordre du jour de la séance de la chambre basse. C’est de la sorte que ces élus de l’Opposition se sont munis des sifflets pour qu’à force de chahut, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Evariste Boshab ne puisse se livrer à l’exercice consistant à exposer le projet de loi électorale du Gouvernement de cohésion nationale.



Mention spéciale à Aubin Minaku

A côté de vacarme des sifflets et les différentes perturbations enregistrées dans la salle des Congrès du Palais du peuple, beaucoup d’observateurs saluent cependant la doigté avec laquelle le speaker a géré le débat sensible. Le président Aubin Minaku a été ferme sur le principe démocratique dans la police de débat. Ce tact n’est pas sans rappeler celui qui a caractérisé une autre plénière donnée pour explosif, à savoir la séance consacrée à la loi sur le découpage territoriale. Ce qui a permis au représentant du Gouvernement à pouvoir finalement exposer le texte du projet de loi électorale. Car, les coups de sifflets, ayant retenti pendant un bon bout de temps, ont fini par faire les frais de la politique de l’usure. Et les travaux en plénière ont poursuivi leur bonhomme de chemin sans obstacle. Parce que sentant qu’ils n’arriveraient plus à bloquer la machine, certains députés de l’Opposition se sont eux-mêmes retirés de la salle pour permettre à la grande majorité de leurs collègues de poursuivre la séance. D’ailleurs, à un moment donné, on se demandait même si les sifflets avaient été engloutis dans l’océan des salives au point de ne plus produire de son. En tout cas, ils n’émettaient plus.

Après l’exposé du Pr Evariste Boshab, il s’en est suivi un long débat de plus de trois heures au point qu’un député a brandi une motion de procédure pour inviter le président de l’Assemblée nationale à clore le débat pour permettre au vice-Premier ministre Boshab de répondre aux préoccupations des députés. Et contrairement aux vingt-quatre heures que les ministres sollicitent généralement au Parlement pour répondre, le « vice-Premier » a tenu à réagir du coup. Sur le banc. Et à l’issue de ses réponses aux préoccupations des élus du peuple, le projet du Gouvernement a été déclaré recevable. C’est sur cette note de victoire que les députés de la Majorité ont quitté l’hémicycle après la suspension de la séance proclamée par le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku.

Des arguments et non des injures

Par ailleurs, certains observateurs déplorent le fait que certains élus de l’Opposition ont réservé un traitement pas très républicain à une députée de la majorité. Pour eux, les opposants ont le droit de s’opposer à leurs collègues de la majorité avec des arguments.

L’opposition rate le coche

Grâce à sa victoire d’hier, le camp de la Majorité remporte un précieux point dans une lutte où l’Opposition avait déjà prévenu qu’elle boycotterait toute séance sur la loi électorale. Et au-delà du boycott, c’était une guerre destinée à faire échec au projet du Gouvernement et donc de la Majorité. Or, l’Assemblée nationale a finalement agréé ledit projet de loi électorale et l’a même envoyé en discussion à la commission. Là où les choses n’étaient pas politiquement évidentes compte tenu de l’activisme de l’Opposition parlementaire et extra parlementaire, avec l’option de boycotter les plénières sur des questions électorales et où on rejetait même le principe de loi électorale, de l’ONIP, la Majorité présidentielle a finalement obtenu gain de cause. L’Opposition politique a tenté de faire obstruction, mais la chance n’a pas été de son côté comme il fallait d’ailleurs s’y attendre.

Vouloir une chose et son contraire

Pourtant, s’agissant du recensement, en 2006, l’Opposition, l’UDPS en tête, se rappellent nombre d’observateurs, avait fait du recensement le préalable aux élections. Car, disait-on, on ne peut pas aller aux élections sans savoir exactement combien on est. Mais, chose curieuse aujourd’hui aux yeux des opposants aujourd’hui, le recensement ne ressemble qu’à une stratégie visant à contourner l’an 2016 après la tentative de révision constitutionnelle. On comprend aisément pourquoi dans le camp de l’Opposition politique, tout avait été mis en place pour empêcher la plénière d’hier. La Majorité vient ainsi de marquer un point important sur la voie de la loi électorale.

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