Assemblée nationale – Une motion de défiance en gestation contre Aubin Minaku

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Le président de l’Assemblée nationale est accusé par ses pairs de l’opposition parlementaire de protéger le ministre délégué aux fnances en renvoyant aux calendes grecques la motion initiée à son encontre en violation du règlement intérieur de la chambre basse.

La motion de défiance initiée contre le ministre délégué aux Finances vient de connaître un nouveau développement avec le retrait d’un grand nombre des signatures, hypothéquant ainsi ses chances d’aboutir. Les députés de l’opposition qui misaient sur cette action pour éjecter Patrice Kitebi de son fauteuil ministériel sont sortis dépités en apprenant cette nouvelle de la bouche du président de l’Assemblée nationale. C’était lors de la plénière du mercredi 29 octobre qu’Aubin Minaku a officiellement livré cette information avant de déclarer l’impossibilité de traiter en plénière ladite motion en son état actuel.

Le speaker de la Chambre basse qui, dans l’entretemps, avait promis de recevoir le lendemain les présidents des groupes parlementaires de sorte que ceux-ci répercutent l’information à chaque député membre de leur cartel, était catégorique. La motion de défiance contre Patrice Kitebi ne valait plus la chandelle après renonciation d’un grand nombre de ses initiateurs. De cinquante-huit députés signataires au départ, il n’en resterait plus qu’une quarantaine, selon des sources. Là où le bât blesse, c’est qu’aucune explication plausible fondée sur la Constitution et le règlement d’ordre intérieur régissant le fonctionnement de la chambre basse, n’a été donnée sur les raisons de la surséance de cette motion.

Ce qui laisse penser, de l’avis de l’opposition parlementaire, qu’il y a bien anguille sous roche, d’autant plus qu’aucun nom des députés ayant désisté n’a été divulgué. Qu’à cela ne tienne. Pour les députés de l’opposition, le président Aubin Minaku a, par son attitude partisane, violé la Constitution et le règlement d’ordre intérieur de la représentation nationale. Le député Jean Claude Vuemba qui parait piloter la dynamique contestataire à l’Hémicycle évoque même l’éventualité de déposer dans un avenir proche une autre motion de défiance, cette fois-ci dirigée contre le président de l’Assemblée nationale dont il récuse les méthodes de gestion. Dans l’attente, il est fait état d’une liste complémentaire reprenant treize noms des députés du Mouvement de libération du Congo (MLC) ayant rejoint les signataires de la motion de défiance contre Patrice Kitebi.

Ces nouveaux signataires pourront remplacer ceux qui ont désisté et crédibiliser de nouveau cette initiative parlementaire qui garde encore toute son actualité. Reste à savoir si cette façon de faire est conforme aux us et coutumes parlementaires, surtout que le règlement d’ordre intérieur de la chambre basse est muet sur la question. « Si on accepte de retirer les signatures déjà déposées, on doit traiter tout le monde de la même manière, en acceptant d’en ajouter d’autres », a pour sa part conclu un député de l’opposition.

Pour rappel, les initiateurs de la motion de défiance contre Patrice Kitebi lui reprochaient d’avoir mal exécuté le budget 2013, soulignant notamment les remarques de la Cour des comptes sur l’utilisation du budget alloué au fonctionnement du bureau du porte-parole de l’opposition, un poste qui n’a jamais existé.

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