Au terme de deux semaines de travaux techniques, d’analyse et de vérification des données individuelles des listes électorales à travers l’audit du fichier électoral, qui se poursuivront au mois de septembre prochain pour donner un jugement définitif, tout porte à croire que toutes les sensibilités politico-sociales seraient satisfaites des conclusions préliminaires.
Lors de sa conférence de presse qu’il animée au siège de la CENI le samedi 1er août 2015 au cours de laquelle le rapport d’étape était présenté, le général malien Siaka Sangare, chef de la Mission internationale d’Audit du fichier électoral de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a affirmé que sa mission a travaillé en toute indépendance, en toute responsabilité et dans un environnement de totale liberté. Il a souligné que la CENI, institution de gestion des élections de la RDC, est un modèle incomparable en Afrique étant donné son niveau professionnel et ses atouts techniques. Le général Siaka Sangare a également salué l’engagement de la classe politique congolaise aussi bien de la Majorité que de l’Opposition qui est donnée la peine de suivre le processus d’audit du fichier électoral et de participer en formulant des propositions concrètes pour l’amélioration de la qualité du fichier électoral.
Il a indiqué que toutes les sensibilités sociopolitiques viennent de franchir une étape importante, qui a porté sur l’analyse des dispositions légales et constitutionnelles qui régissent le fichier électoral et d’inscription des électeurs. Il s’agit d’une analyse de la démographie de la RDC par rapport à la population électorale, une analyse des différentes bases des données qui ont été mises à la disposition des auditeurs dans toutes leurs dimensions : technique, politique, territoriale et administrative. « Nous avons effectué cette analyse au regard des normes internationales, au regard des critères de fiabilité en toile d’une liste ou d’un fichier électoral. Nous avons aussi relevé quelques anomalies, quelques faiblesses et pour lesquelles nous avons fait des recommandations à l’endroit des autorités congolaises et également à l’endroit de la CENI », a relevé le général Siaka Sangare qui a ajouté : « Nous avons relevé au titre des anomalies quelques doublons mais de niveau très faible. Nous avons effectivement relevé quelques électeurs sans photos, quelques électeurs sans empreinte digitale mais ils ne sont pas nombreux. Il s’agit de les identifier davantage, de les écarter et de permettre à ceux-ci de pouvoir remplir des conditions, de recueillir et de fournir leurs empreintes digitales pour qu’ils puissent être régulièrement inscrits sur les listes électorales ».
Bref, le travail effectué par la CENI dans le cadre de la fiabilisation et la stabilisation de la cartographie a été félicité par le chef de mission internationale d’Audit du Fichier électoral de l’OIF qui a précisé : « Les travaux vont reprendre au mois de septembre et nous allons conduire les investigations sur une analyse des différentes bases et identifier toutes les faiblesses de ce fichier en vue d’apporter la solution. Car en date d’aujourd’hui, je ne peux pas dire que le fichier est bon tant que nous n’avons pas terminé les opérations d’audit, car c’est au terme des opérations d’audit que nous pourrons donner un jugement définitif. Mais, ce que nous sommes en train de faire est très important, et si nous continuons ainsi, je suis convaincu que la RDC sera dotée d’un fichier électoral fiable pour aller jusqu’aux prochaines élections ».
Pour sa part, le vice-président de la CENI, André Mpungwe Songo a souligné que ce jour consacre une première étape d’un processus d’audit international du fichier électoral initié par la CENI, voulu par toute la communauté nationale congolaise et souhaité par l’ensemble de ses partenaires de la communauté internationale qui accompagnent le processus électoral en RDC. Il a félicité le professionnalisme, le courage et la détermination qui ont caractérisé tous les experts membres de la Mission internationale d’Audit du fichier électoral envoyés par l’OIF, pour la dextérité avec laquelle ils ont mené ce travail à la plus grande satisfaction de la CENI.
En marge de cette cérémonie, Samy Badibanga, président du Groupe parlementaire de l’UDPS et Allié et délégué de l’Opposition parlementaire en qualité d’observateur auprès de la Mission internationale d’Audit du fichier électoral a déclaré : « A ce stade nous ne pouvons pas parler de satisfaction ou pas, l’audit se poursuit, nous allons attendre jusqu’à la fin des travaux. Nous avions particulièrement des préoccupations qui ont été prises en compte, notamment l’analyse biométrique des différentes bases des données, cela été pris en compte. La question des nouveaux majeurs, la question des personnes qui sont décédées et notamment le changement d’adresse qui forcément nous amène vers une mise à jour et vers une révision de ce fichier électoral. Nous attendons et nous allons procéder à cette poursuite des travaux jusqu’à la fin ».
Pour sa part, François Nzekuye Kaburabura, député national du PPRD a soutenu que cet audit a été une opportunité de vérité sur l’état de notre fichier électoral. Curieusement, nous avons le même point de vue avec l’opposition ce qui n’arrive pas très souvent. Il s’agit de l’enregistrement de nouveaux majeurs et cette question mérite que la classe politique se réunisse dans le sens du dialogue national voulu par le président de la République. « Il a conclu : « Nous attendons la suite des travaux au mois de septembre pour donner un point de vue définitif ».