Triste anniversaire que celui célébré le lundi dernier par le monstrueux Mouvement du 23 mars (M23), ancienne rébellion, made in Kigali, ayant distribué la mort dans la province du Nord-Kivu, avant d’être vaincue par les FARDC en décembre 2013. Triste d’autant que ses animateurs, en rupture de confiance avec les populations congolaises, se sont arrogés le plaisir de rappeler aux Congolais ce douloureux épisode dont les plaies demeurent encore fraiches dans la mémoire collective. Naturellement l’Ouganda a offert le podium à ces nébuleux de choquer à nouveau la mémoire des Congolais confrontés encore aujourd’hui à des tueries et massacres dont la main du M23 plane en filigrane. En effet, le modus operandi des tueries de Beni, Walikale, Nyiragongo, rappelle à la virgule l’expression belliqueuse des soldats venus du Rwanda pour besoin de la cause lors de l’aventure meurtrière du M23 dans la même région, surtout à Rutshuru et Masisi où sont installées depuis des populations rwandaises chassées de Tanzanie.
Au-delà de l’événement et du cadre cédé, la célébration du sixième anniversaire de la signature de l’accord de paix entre le gouvernement et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) recèle les germes d’un complot contre la RDC. Pince sans rire, Bertrand Bisimwa, le patron de ces pyromanes, se permet de réclamer au gouvernement congolais des garanties de paix et de stabilité. « En ce jour anniversaire de l’Accord du 23 Mars 2009, la Direction du M23 exhorte tous les intervenants dans le processus de paix en RDC à obtenir du gouvernement congolais les garanties de paix et de stabilité de la RDC et de la Région. Celles-ci sont le résultat de la stricte application de l’ensemble du contenu de l’Accord de Paix du 23 Mars 2009 à Goma, de l’Accord-Cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la RDC et la Région du 24 février 2013 à Addis-Abeba ainsi que des Déclarations du 12 décembre 2013 à Nairobi », reprend un rapport publié lundi.
Bertrand Bisimwa se veut même plus explicite : « Rien n’est encore gagné, les principales causes de conflits demeurent entières, se consolident et s’élargissent au risque de servir de fondation aux nouveaux conflits imminents ». Point n’est besoin de recourir a des exégètes pour appréhender la promesse d’une guerre à déclencher, par les M23 regroupés et encadrés au Rwanda et en Ouganda, dans les instants à venir. Les auteurs de tueries et massacres à Beni se recrutent parmi le bataillon avancé ayant en charge les renseignements et la préparation de cette nouvelle guerre, avec l’appui de l’Occident blessé par la trop importante marge de liberté revendiquée par les autorités congolaises ces derniers jours.
Pour M. Bisimwa, le M23 « est la conséquence de l’indifférence des dirigeants du pays face à leurs propres engagements pris aux termes de l’Accord de Paix du 23 mars 2009 sur lesdits problèmes ».
Le M23 a été vaincu par l’armée congolaise, soutenue par la Mission de l’ONU pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) en décembre 2013.