Dans la nuit du 21 au 22, le Conseil de sécurité s’est penché sur la situation qui prévaut dans les Grands Lacs africains, où l’instabilité semble s’installer durablement.
A l’occasion, le secrétaire général de l’ONU a appelé à préserver la stabilité en RDC. Cela en créant un environnement propice à la tenue d’élections dans les délais constitutionnels afin de trouver une issue rapide à l’impasse actuelle. Il s’agit, selon Ban Ki-moon, d’« empêcher » la reproduction au pays de Joseph Kabila du scénario burundais.
La République démocratique du Congo ne doit pas sombrer dans la violence aveugle comme cela se vit au Burundi, après un troisième mandat controversé du président Pierre Nkurunziza. Lors de son passage en février à Kinshasa, le secrétaire général de l’ONU avait identifié l’éventualité d’un troisième mandat du président Kabila, comme la principale source des « tensions » enregistrées au pays.
A l’occasion d’une conférence de presse, Ban Ki-moon n’a pas mâché ses mots, considérant le dialogue entre acteurs Congolais comme voie de sortie de la crise avec comme unique objectif la tenue d’élections dans le délai prévu dans la Constitution. Depuis, il ne s’est pas départi de cette ligne tracée depuis son passage à Kinshasa. Récemment, au Conseil de sécurité qui avait inscrit la RDC et les Grands Lacs à l’ordre du jour des matières à traiter, Ban Ki-moon a appelé à prendre des mesures qui s’imposent pour ne point laisser la région s’embraser, une fois de plus.
L’allusion est faite aux atrocités commises dans cette partie du continent africain, qui a vu se produire un génocide au Rwanda, des tueries massives au Burundi et des massacres et viols en République démocratique du Congo. Le souvenir est encore vivace dans les esprits.
Le Conseil de sécurité a le devoir d’empêcher que des pêcheurs en eaux troubles viennent provoquer l’explosion tant redoutée. Cette hantise ne devrait pas laisser indifférents les membres du Conseil de sécurité qui sont invités à agir en amont et non attendre que des crimes se commettent pour s’investir en sapeurs-pompiers alors qu’il est encore possible d’éviter que le feu n’atteigne les poudres.
Au Burundi et au Congo-Brazzaville, un processus controversé de présidentielle forcée et gagnée dans des conditions extrêmement contestables a eu lieu. Les conséquences sont fâcheuses au Burundi et rien n’est encore totalement sûr au Congo-Brazzaville. La déflagration crainte par l’ONU au Burundi pourrait avoir des conséquences incalculables si elle part de la RDC, dans la mesure où elles s’étendront à tous les voisins.
L’instabilité qui a vu le jour dans l’Est de la RDC a impacté négativement l’environnement, les affaires, voire elle a détérioré la situation humanitaire dans toute cette partie du continent. Pour s’en sortir, la communauté internationale consacre des moyens humains, financiers, matériels… , colossaux qui pouvaient servir au développement des infrastructures scolaires, hospitalières… en faveur des pauvres. L’Est de la RDC n’était pas un coin où des riverains pouvaient souffrir de faim. A cause de l’insécurité, les fonds qui devraient servir à autre chose sont investis pour venir en aide aux déplacés.
Le nombre effrayant de morts enregistrés dans cette partie du pays sans discontinu jusqu’à ce jour, préoccupe la communauté internationale. Le spectre d’une nouvelle instabilité pour des raisons électorales doit être rapidement mis en berne. Le Conseil de sécurité qui est sensibilisé par le secrétaire général de l’ONU devra prendre des mesures conséquentes allant dans le sens d’étouffer toute velléité de déstabilisation à grande échelle de la RDC. C’est le cas de cette tentative persistante de la majorité au pouvoir de créer de toute pièce un conflit électoral en refusant de respecter la Constitution.