Benyamin Netanyahou en tournée historique en Afrique

Benyamin NetanyahouAprès des décennies de brouille avec le continent africain, le premier ministre israélien entend créer de nouvelles alliances.

Benyamin Netanyahou a entamé lundi 4 juillet par l’Ouganda une tournée de quatre jours en Afrique de l’Est, qui doit le mener également au Kenya, en Éthiopie et au Rwanda. Il s’agit de la première visite d’un premier ministre israélien en exercice sur le continent africain depuis Yitzhak Shamir, en 1987.

Ce déplacement historique a débuté par un hommage très personnel pour Benyamin Netanyahou, avec la commémoration des quarante ans du raid d’Entebbe à l’aéroport de la ville.

Lors de cette opération commando menée en 1976, des soldats israéliens avaient libéré les otages d’un vol Tel-Aviv-Paris, détourné et accueilli sur le sol de l’Ouganda, alors dirigé par le dictateur Idi Amin Dada. Yonathan Netanyahou, frère aîné de l’actuel premier ministre et chef du commando des forces spéciales, avait perdu la vie dans l’opération.

Au-delà du symbole d’Entebbe, entré dans l’histoire comme un raid légendaire des forces spéciales israéliennes, cette visite veut marquer le renouveau des liens entre Israël et le continent. Après la guerre du Kippour de 1973, de nombreux pays africains ont suspendu leurs relations diplomatiques avec Israël, en soutien à l’Égypte. Les liens soutenus de l’État hébreu avec le régime sud-africain de l’apartheid ont également nui à la diplomatie israélienne.

Des liens jamais vraiment rompus

« L’Afrique est un continent qui monte, a soutenu le premier ministre israélien. Après de nombreuses décennies, je peux dire qu’Israël revient en Afrique et que l’Afrique revient en Israël ». Malgré ces relations tendues entre Israël et l’Afrique, les liens n’ont jamais été totalement rompus. Membre observateur de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, aujourd’hui remplacée par l’Union africaine), Israël entretient des relations économiques avec les pays est-africains, en particulier dans le domaine de l’agriculture et de l’armement.

Benyamin Netanyahou est d’ailleurs accompagné de dizaines d’hommes d’affaires, et leur visite sera suivie de l’ouverture de cinq agences pour le développement économique afin de soutenir la création de start-up.

La coopération sécuritaire est un autre enjeu important pour Israël. En présence des chefs d’États voisins, Benyamin Netanyahou a participéi à un mini-sommet sur la lutte contre le terrorisme, le Kenya ou l’Ouganda étant par exemple des acteurs majeurs de la lutte contre les shebabs, le groupe terroriste islamiste somalien.

Ce voyage historique est également l’occasion pour Israël, très isolé lors des votes de résolution de l’ONU, de tenter de gagner des soutiens au sein des Nations unies. L’Éthiopie, l’un des pays visités, doit d’ailleurs devenir membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, pour une durée de deux ans, à partir du 1er janvier 2016.

Via LaCroix