BILAN FATSHI : LA PATATE CHAUDE

A une année de la fin de son mandat, Felix Antoine Tshisekedi tente de mettre les bouchées double pour combler son retard. Exercice fastidieux au regard du temps qui le sépare de décembre 2023.

Refusant d’assumer seuls l’échec cuisant d’une mandature en dents de scie, communicateurs et cadres de la fatshisphère se trompent de cible et se mettent à tirer à boulets rouges sur tous ceux qui les critiquent. Le bilan 2019-2023 devient une patate chaude qu’ils ne veulent plus être les seuls à tenir dans leurs mains.

Les prochaines élections rentrent dans leur dernière ligne droite. Autrement dit, dans quelques mois les dirigeants actuels devront répondre à l’obligation constitutionnelle de rendre compte au souverain primaire. Quel bilan ces derniers vont-ils présenter à leurs bases respectives pour espérer un renouvellement de leurs mandats ? La question est tellement préoccupante que communicateurs et cadres de la fatshispère sont dans tous leurs états. Les officines travaillent sans désemparer pour dissimuler tous les ratés et autres déconfitures d’un mandat qui a démarré sur des chapeaux de roue sans réels fondements. Parler de vision serait superfétatoire.

Après leur messe noire de Nairobi, les nouveaux dirigeants de la Rd-Congo regroupés au sein de l’alliance Cach(Unc +Udps)-Fcc( Pprd et alliés) n’ont pas pris au sérieux la gestion de la res publica. Leur idylle était basée sur de l’hypocrisie mutuelle qui a fini par montrer les faiblesses d’une supercherie érigée en forme d’alliance. La suite est connue. Du fait de l’incompatibilité d’humeur ou de vision politique, le mariage Cach-Fcc a volé en éclats. Très vite, Fatshi a cherché et trouvé de nouveaux qu’il a regroupés, comme au bon vieux temps de l’Usoral (années 1990), dans une Union sacrée de la nation. Cette dernière se voulait plus large et donc, plus représentative des forces vives de nation ! Que nenni !

Le fond du problème c’est qu’il n’a pas voulu apprendre de sa dislocation avec le Fcc Joseph Kabila qui, pour les circonstances, avait fait profil bas avant de rebondir tel un vrai fauve. Les politiciens ne sont pas des enfants de cœur que l’on peut rassembler comme des scouts et leur dicter la conduite à tenir. Fatshi devait comprendre qu’il avait affaire avec des leaders politiques qui n’étaient dépourvus d’ambitions. La leçon valait également pour son entourage qu’il a laissé faire au nom d’une confiance aveugle basée sur des accointances discutables. C’est le sens à donner, avec un peu de recul, à l’échec du programme de 100 jours.

Le coup a été dur à amortir mais l’homme a ignoré la maxime qui dit que la confiance n’excluait pas le contrôle. Il se ressaisit, bien sûr sur le tard, mais le mal était profond. De faux rapports de même des flatteries incessantes et envoutantes de sa cour lui ont fait perdre le nord. Il reprend la barre alors que le bateau RDC prend eaux de toutes parts. Le naufrage est à craindre malgré les vociférations de cadres et communicateurs qui s’évertuent comme des diables dans un bénitier pour rendre toute l’Usn coresponsable du bilan 2019-2023. Alliance Cach-Fcc ou Usn, c’est le leader qui endosse. La communication pèche en ceci que le peuple ne verra que du feu dans leurs élucubrations.

« Ce n’est pas Fatshi, le fautif, c’est eux qui lui ont mis les bâtons dans les roues » ! Facile à dire mais difficile à prouver. Qui définit la politique du pays pendant son mandat ? Qui donne l’impulsion aux autres institutions ? Qui, constitutionnellement, doit rendre compte au peuple du bilan ? Réponse : ce n’est pas Moise Katumbi, encore moins Vital Kamerhe, Christophe Mboso ou Modeste Bahati. Messieurs et Mesdames de la fatshisphère prenez votre courage à deux mains et assumez. La fable de Jean de la Fontaine intitulée « La cigale et la fourni » pourrait vous consoler dans votre méditation

 

LR