A cause des déchirements intra et interethniques: Un Gouverneur non originaire pour l’Equateur !

Les communications n’avaient pas arrêté toute la journée de mercredi 20 aout dernier entre Kinshasa et les grandes cités de la province de l’Equateur. Mbandaka, Gemena, Gbadolite, Zongo… étaient en effervescence ; à la base, le retour à Kinshasa du gouverneur Louis Alphonse Koyagialo dont chacun entendait obtenir la confirmation. Plusieurs sources ont confirmé dans l’après-midi ce retour, précisant que l’homme est en convalescence dans la capitale, avant de rejoindre son poste à Mbandaka, capitale provinciale. Ainsi que l’on peut le soupçonner, la population de l’Equateur était en proie a des conjectures des plus folles. D’aucuns promettant de retrouver la voix perdue avec l’hospitalisation prolongée du gouverneur, d’autres écartant la possibilité de retour en force de l’ancien numéro 2 de la Majorité présidentielle.

Ces joutes oratoires traduisent en fait le climat de division qui affecte les relations au sein de la population de l’Equateur. Déjà sous Mobutu, les ressortissants du Sud accusaient le pouvoir de tout offrir au Nord et rien pour l’autre territoire. Feu le Maréchal avait tout entrepris pour effacer cette image, mais la mauvaise foi des autres avait continué à capitaliser ce hiatus pour de revendications politiciennes. A la faveur de la démocratisation, le fossé s’est profondément creusé entre les deux communautés, surtout autour de la gestion du pouvoir politique. Sans vouloir attiser les dissensions tribales, force est de reconnaitre la difficile cohabitation entre les ressortissants du sud et ceux du nord de la province. D’où la prudence observée de proposer à l’élection provinciale un duo composé des originaires des deux districts.

Mais la machine a vite grippé avec le dossier Jose Makila, remplace dans les circonstances connues de tous, par son adjoint Jean Claude Baende. La saga actuelle, même si elle se déroule en sourdine, opposant L. Alphonse Koyagialo à son colistier Sebastien Impeto enfonce le clou d’une hostilité  » insoluble  » entre les nordistes et les sudistes. Evidemment ce serait naïf de dimensionner l’imbroglio équatorien à la seule divergence de sentiment entre le sud et le nord ; au sein même des communautés supposées homogènes logent des altercations non moins importantes. Les affinités se font et se défont au gré des intérêts, très souvent autour des miettes. L’Equateur est avec le Kasaï Oriental les seules provinces ou l’on s’entredéchire pour 5000 dollars et de loin moins que cela.

Mais plus que le Kasaï Oriental, l’Equateur s’est révélé ingouvernable en raison des déchirements parmi ses fils. Aussi d’aucuns suggèrent-ils au gouvernement de tenter une thérapeutique…atypique pour l’instant : accorder la gestion de la province a un non originaire. Ce serait la meilleure solution, soutient-on, avant de justifier que le climat dans la province est tel que, à chances égales, l’Equateur prendrait la queue de toutes les provinces dans une course pour le développement. La solution est envisagée du fait que selon des informations crédibles, en dépit de son rétablissement, Louis Koyagialo pourrait ne plus reprendre les rênes de sa province. Sa famille biologique qui l’aime si bien l’en dissuaderait, a-t-on appris.

Dans cette hypothèse, malheureusement, les tensions observées actuellement entre les membres de son cabinet et le Vice-gouverneur assumant l’intérim, gagneront en ampleur au point de bloquer tout l’engrenage. Que représenterait une province ou l’Assemblée provinciale est tue, pour les mêmes raisons, et le Gouvernement provincial serait défait sur l’autel de conflit intercommunautaire?

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