Il a les reins solides. Telle est l’introduction du discours que nous développe l’interlocuteur de ce soir. L’homme serait-il mandaté par le Président du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), s’interroge-t-on après l’entretien. Toujours est-il que la source a voulu partagé avec nous les soucis de l’abbé Président qui lui nourrisseraient des insomnies. En clair, la CENI de 2012 est de loin différente de la CEI de 2005 qu’avait dirigée le même prélat catholique.
Dans le fond, le Président de la CENI se plaindrait de la vague de pressions subies de toutes parts en ce moment où son institution entreprend de mettre sur pied un calendrier progressif pour les échéances électorales à venir. Au fait, tout se passe comme si les partenaires sont en panne de confiance vis-à-vis de la CENI ; à preuve, toute l’agitation autour de la publication du calendrier complet des élections, incluant celles législatives et présidentielle de 2016. Sur ce chapitre, l’on se souviendra de la prestation, le 13 juin, de la mission de suivi électoral de l’Union européenne en RDC qui avait diplomatiquement encouragé la CENI à publier un calendrier complet de toutes les élections prévues dans les deux années à venir. La rengaine avait été administrée, quelques jours plus tôt, par les Envoyés spéciaux de la Communauté internationale en RDC et dans les Grands Lacs.
Bien que constipée de ce discours, la RDC devait consommer la même recette face à la visite du ministre américain des Affaires étrangères (Secrétaire d’Etat au Foreign office), John Kerry. Plus récemment encore, la Grande Bretagne est revenue à la charge en plaidant pour l’élaboration d’un calendrier électoral complet en République démocratique du Congo, incluant la présidentielle en 2016. Le message a été rendu public le mercredi 18 juin à Kinshasa, par l’ambassadrice Diane Corner à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de naissance de la reine Elisabeth.
» Nous œuvrons pour une RDC stable et prospère. C’est la raison pour laquelle nous appuyons fortement, avec les autres membres de l’Union européenne, le renforcement de la démocratie dans ce pays. Dans ce cadre, nous aimerions qu’il soit tracé un calendrier électoral complet incluant la présidentielle en 2016 « , a affirmé la diplomate britannique. Avant de souligner que son pays voudrait » appuyer des élections libres, transparentes et crédibles » en RDC.
Appuyer, c’est le concept qui déchire le plus la RDC et ses partenaires extérieurs. Le calendrier électoral complet, tout le monde le voudrait, à commencer par la CENI. Que l’on mobilise tambours et trompettes par des Occidentaux pour une revendication étalée sur plusieurs semaines, cela froisse les Congolais qui n’ont pas la mémoire courte. Ainsi que l’avait rappelé le ministre Mende récemment, les élections de 2011 ne se seraient pas déroulées si le pays avait compté sur la « magnanimité » de ces partenaires. L’histoire risque de se répétée pour 2016, d’autant que le fossé séparant les discours, les bonnes intentions et les réalisations de la communauté internationale est toujours expansif.
Faudrait-il pour cela élaborer un calendrier prenant appui sur les déclarations de bonnes intentions ou faire la politique de ses moyens?
