une rentrée scolaire perturbée par l’appel au boycott de l’opposition

Quatre jours après la fin des vacances de Pâques, les cours n’ont toujours pas repris

C’est une rentrée scolaire pas tout à fait comme les autres en RDC puisque l’opposition, notamment l’UDPS, a appelé à une journée sans école. Son but est d’attirer l’attention sur les dysfonctionnements du système éducatif dans le pays pour un meilleur accès à l’enseignement, pour que l’école soit vraiment gratuite. Une initiative condamnée par le gouvernement.

Ce lundi matin, en sillonnant plusieurs quartiers de Kinshasa, la rentrée semblait plus timide que d’habitude. De ce qu’en disaient les enseignants, les parents ou même les élèves croisés, il y a bien sûr le mot de l’ordre lancé par le Rassemblement de l’opposition qui a joué. « Ils ont jeté des tracts dans les quartiers, certains ont voulu suivre et d’autres ont eu peur de venir », confie un chef d’établissement.

Les enseignants semblent assez partagés sur la question. L’école doit rester apolitique, disent les uns. D’autres au contraire affirment soutenir le mot d’ordre de l’opposition, mais tous se plaignent de leurs conditions de vie. « L’école doit rester apolitique, mais les problèmes soulevés par le Rassemblement existent bel et bien. On souffre », tranche un vieil instituteur. Un trop faible niveau de rémunération qui ne leur permettrait pas à eux non plus de payer l’éducation de leurs enfants, le transport et de travailler convenablement.

Les parents eux-mêmes sont en difficultés. Avec la crise économique, les coupes budgétaires dans les ministères et les retards enregistrés dans le paiement des salaires, beaucoup de parents n’ont tout simplement pas ou plus les moyens de payer les frais scolaires, les fournitures, les uniformes pour permettre à leurs enfants de se présenter en ce premier jour de rentrée. Cette question, c’est un peu le cheval de bataille de la société civile du Sud-Kivu depuis plusieurs années. Elle a appelé à une rentrée blanche à partir de ce lundi pour obtenir suppression de la prime payée par les parents pour remplacer ou compléter le salaire de l’enseignant.

Pour le gouvernement congolais, en tout cas, cet appel de l’opposition est antipatriotique. C’est même une prise d’otage, un crime que d’utiliser les enfants en politique, disait ce week-end le porte-parole du gouvernement.