CONFLIT INTERCOMMUNAUTAIRE A LA TSHOPO : L’ARCHEVÊCHÉ DE KISANGANI EN APPELLE AU PARDON ET A LA RÉCONCILIATION

Le conflit intercommunautaire qui ne cesse de s’étendre dans la province de la Tshopo dégrade la situation sécuritaire dans cette partie du pays. L’archevêque métropolitain de Kisangani, Mgr Marcel UTEMBI TAPA implore aux fils et filles de cette province à se mobiliser pour la paix.

Depuis le début du mois de novembre 2023, plusieurs cas de morts, de blessés et d’incendies continuent d’aggraver le conflit qui oppose les Mbole, les Lengola, les Kumu, etc. Ce conflit qui a commencé entre Mbole et Lenga auquel les premiers accusent les seconds d’avoir vendu ses terres à une entreprise pour 20 ans d’exploitation, s’étend jusqu’à opposer actuellement plusieurs communautés telles que les Topoke, les Banyamituku ainsi que d’autres communautés en aval du fleuve Congo.  Malgré le dispositif policier de 15O agents envoyé par Kinshasa, rien ne semble affaiblir les violences dont le dernier bilan fait état de 250 morts.

Mgr Marcel UTEMBI

Le conflit qui, pour le moment, avance aux portes de Kisangani, inocule peur et psychose au sein de la population. L’archevêché de Kisangani voit dans cette violence le fruit d’une main noire qui alimente le conflit et en appelle à la sagesse pour ne pas céder à la manipulation.

J’invite les membres de toutes les communautés impliquées à ne pas céder à la manipulation et à privilégier la paix et l’harmonie qui les a toujours caractérisés depuis des décennies, voire des siècles. Vous êtes tous frères, fils du même Père céleste. La vie est sacrée, la vôtre et celle des autres. Apprenez à préserver la vie ! Le pardon et la réconciliation sont possibles en temps de conflit. Vos ancêtres  nous l’ont démontré

L’archevêque a rappelé, en outre, l’harmonie qui a toujours existé entre les Mbole et les Lengola depuis la nuit des temps. La résolution de ce problème, dit-il, réside dans la compréhension du problème. Il demande ainsi aux autorités de circonscrire le problème afin de mettre fin au « carnage ».

Rappelons que la gouverneure a été convoquée à cet effet par l’assemblée provinciale pour une question orale soulevée par le député Theoveul LOTIKA pour qui « La situation sécuritaire se dégrade davantage avec des tueries, des déplacements massifs de la population, les élèves ne vont plus à l’école suite aux affrontements entre les communautés. Les habitants abandonnent leurs villages, leurs champs et leurs élevages pour fuir ailleurs, les familles sont séparées (…) ».

Le point de presse de Mgr Marcel UTEMBI vise donc à implorer aux communautés opposées à privilégier la paix et préserver l’harmonie que leur ont laissé les ancêtres. L’établissement des responsabilités est une étape qui peut intervenir quand tout sera calme, a-t-il conseillé.

 

La Rédaction  / Israël NZILA MFUMU