La Cour suprême de justice a procédé à la rentrée judiciaire 2014-2015

Une belle rentrée judiciaire que celle vécue à Cour suprême de justice (CSJ) à Kinshasa le 31 octobre 2014. Au cours de l’audience solennelle et publique organisée à cet effet, le Premier président de la CSJ Jérôme Kitoko, le Procureur général de la République Flory Kabange Numbi et le bâtonnier Tharcisse Matadiwamba ont brillé par leurs exposés où des belles expressions françaises ont fait agréablement passer des réflexions profondes sur des sujets de droit.

Me Matadiwamba Kamba qui exerce pour la troisième fois de sa vie un mandat de bâtonnier national a entamé la série d’exposés en planchant sur la crédibilité de l’avocat fondée sur son observance de l’éthique et de la déontologie de sa profession.  » Un avocat doit être cru sur parole  » a-t-il martelé en effleurant en des termes à peine voilés les antivaleurs qui se sont installées dans cette noble profession au Congo-démocratique. C’était un véritable appel à la conscience de ses pairs qui doivent justifier le qualificatif d’  » auxiliaire de la justice  » qui le désignent. Selon la racine latine du mot qui signifie  » aide « , les avocats doivent aider au triomphe de la justice et non à la manipulation du droit pour des fins inavouables.

Le Procureur général de la République Kabange Numbi a quant à lui creusé  » la décision de classement d’un dossier judiciaire par l’Officier du ministère public en droit congolais « .  Il fera le tour de la question en un exposé clair et brillant au point de se faire comprendre même par les non initiés qui assistaient à la cérémonie.

Dans sa conclusion, le PGR dira que la décision de classement d’un dossier judiciaire par l’OMP est une bonne chose dans la mesure où elle concourt au désengorgement des instances judiciaires. Elle doit cependant être mieux encadrée par la loi dans certains de ses aspects, a-t-il poursuivi. Avant de chuter en lançant appel aux magistrats du ministère public d’éviter toute forme d’arbitrage, d’avoir du tact et de la doigté en plus du discernement et de la rectitude morale dans l’utilisation de cette latitude que leur accorde la loi.

  1. Jérôme Kitoko le premier président de la CSJ et président du Conseil supérieur de la magistrature développera un sujet peu courant dans les débats grand public sur le droit, celui de la prise à partie des juges en droit congolais. Il réussira le tour de force de se rendre captivant en dosant savamment les définitions et statistiques dans le développement de son sujet.

Contrairement à ses prédécesseurs qui s’en sont pris à leurs pairs, le Premier président a démontré que l’accroissement de prises à partie de ces dernières années dans la justice congolaise ne sont qu’une technique pratiquée par les avocats pour gagner malhonnêtement leurs procès.

Selon les statistiques en sa possession, beaucoup de ces prises à partie ne sont pas justifiées.

Emettant une opinion personnelle, il dira entre les lignes ne pas être d’accord avec une proposition en étude à l’Assemblée nationale pour alourdir des sanctions à l’endroit des juges sujets aux prises à partie.  Il dira néanmoins aux juges que la seule manière d’éviter une prise à partie est de respecter l’éthique et la déontologie inhérentes à leur profession. Pour boucler son intervention, M. Jérôme Kitoko Kimpele soulèvera un gros éclat de rire dans la salle Marcel Lihau  par la façon dont il chutera dans son interpellation à ses collègues juges :  » La crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse  » !

L’on retiendra dans les annales des rentrées judiciaires en RDC que celle de 2014-2015 avait allié solennité, science, conscience et bonne humeur à la fois. Le Chef de l’Etat y était représenté par le président de l’Assemblée nationale, M. aubin Minaku.

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