Covid-19 : ce que revêt le pont aérien pour renforcer la lutte en RDC

ce que revêt le pont aérien pour renforcer la lutte

L’Union européenne (UE) a convoyé un cargo dans le cadre d’un pont aérien humanitaire en RDC. Il semblerait qu’il y ait urgence à aider le pays à éviter le pire. En tout cas, personne n’y croit. La vérité est que l’Europe qui affronte la grave crise économique de son histoire est à la recherche de richesses ailleurs, notamment en RDC, pays aux énormes potentialités naturelles.  

Alors qu’en Europe il y a de ces malades qui ne guérissent pas et réclament un meilleur suivi, qui se plaignent de la persistance ou de la résurgence de symptômes multiples, plusieurs semaines après avoir été infectés par la Covid-19,  l’Union européenne (UE)  envoie une délégation pour apporter de l’aide en RDC, dans le cadre de la lutte contre cette pandémie.

Cette délégation, qui séjourne depuis le lundi 8 juin en RDC, est conduite par Janez Lenarcic, commissaire européen chargé de la gestion des crises. En font partie, Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères français, et Philippe Goffin, son homologue belge.

Le cargo humanitaire de l’UE comprend des médicaments et du matériel médical. Un geste qui s’inscrit dans le cadre de la coopération entre la RDC et l’Union européenne, à en croire le commissaire européen Janez Lenarcic :

« La RDC a des amis et parmi ses amis figure l’Union européenne qui doit soutenir votre pays dans sa lutte contre les épidémies, dans ses efforts pour créer la sécurité et la prospérité pour le peuple congolais. La coopération entre l’Union européenne et la RDC est ancienne. Nous commémorons cette année le 60ème anniversaire de nos relations diplomatiques. »

Voilà un discours qui justifie le scepticisme des Congolais, qui pourraient être tentés de dire que c’est du «  déjà entendu », « ce n’est pas nouveau, c’est du réchauffé », au moment où la RDC n’a pas plus besoin d’aide que les autres pays dans la lutte contre la Covid-19.

Pour  les Européens, il est donc impossible que la RDC au final, avec 80 millions d’habitants, ne paie pas le plus lourd tribut de cette crise sanitaire. Et naturellement, on prépare les esprits des Congolais à accepter le pire quand il viendra.

Et pourquoi ne le font-ils pas pour le paludisme qui tue chaque année 180.000 personnes en RDC ? Aujourd’hui, il n’existe toujours pas de vaccin contre la malaria, mais il y a urgence à aider le pays qui vient à peine de franchir la barre de 4000 cas confirmés de la Covid-19, si, bien évidemment, ce nombre n’est pas surévalué.

Infantilisation

Dans son propos, le commissaire européen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarcic, ressort  la notion d’infantilisation des Africains qui restent à leurs yeux des grands enfants qui ne peuvent rien faire par eux-mêmes et qui sont condamnés à être des eternels assistés. Un discours corroboré par les responsables congolais.

Quand Jean-Jacques Muyembe, secrétaire technique de la riposte contre la pandémie en RDC, déclare qu’il faut préparer les provinces à faire face à cette pathologie, il avalise l’argumentaire des Européens.

« La mortalité est faible pour le moment, ça nous l’avons remarqué ici à Kinshasa. Mais à Lubumbashi, la mortalité est encore à 9%. Lorsque la maladie va apparaitre dans plusieurs provinces, ça va être un grand problème. Il faut maintenant préparer ces provinces, avoir les respirateurs, de l’Oxygène disponible, il faut encore les encadrer. »

Il est triste de constater que, 60 ans après l’indépendance, les responsables  congolais attendent sagement l’aide de l’Union européenne. En tout cas, ils donnent l’impression que sans cet apport, la RDC ne peut rien faire face à la Covid-19.

Et pourtant, des chercheurs malgaches, ayant mis en place le Covid-Organics, une décoction à base d’artemisia censée guérir la Covid-19, et qui connait un immense succès sur le continent, ont montré l’ingéniosité fondamentale qui existe en Afrique.

Sauver l’Europe

Les richesses naturelles de la RDC attirent les convoitises de tous. L’exploitation effrénée de ses matières premières par les pays voisins et des investisseurs du monde entier en est la preuve éloquente. Tout le monde veut aller se servir en RDC.

L’on peut se poser des questions suivantes : que va réellement chercher la délégation européenne en RDC ? Et surtout, que va-t-elle chercher  à Goma, chef-lieu de la province minière du Nord-Kivu, à L’Est de la RDC, le lendemain de sa rencontre avec  le président Félix Tshisekedi ?

Aujourd’hui, l’Union européenne, ébranlée par une épidémie qu’elle n’a pas vue venir, affronte la pire crise économique de son histoire. S’il n’y a plus de richesses en Europe, il faut les trouver ailleurs. C’est le sens du séjour de la délégation de l’Union européenne en RDC.

La vérité, c’est qu’il faut sauver l’Europe  qui est au bord de la déconstruction. Il n’y a pas à se leurrer : c’est l’Afrique qui nourrit l’Europe. En déduire que la RDC, avec ses potentialités naturelles, y participe pour beaucoup, est l’évidence même.


mediacongo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *