C’est le premier des trois verdicts du jour à La Haye. L’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba et ses quatre co-accusés restent condamnés pour atteinte à l’administration de la justice. C’est ce qu’a décidé la chambre d’appel. La plupart des points soulevés par la défense ont donc été rejetés. Les peines ont même été confirmées pour deux des accusés, Fidèle Babala et Narcisse Arido. Mais pour Jean-Pierre Bemba et son équipe de défense de l’époque, il faudra encore attendre pour connaitre la peine.
Pour ce qui est des condamnations sur les douze points d’appel formulés par Jean-Pierre Bemba, il n’y a qu’un seul point que la chambre d’appel a retenu : même si une personnalité sollicite un faux témoignage – c’est ce pourquoi l’ancien président reste condamné – la responsabilité de ce faux témoignage, s’il est formulé à l’oral, est de la responsabilité de celui qui le donne.
Ce n’est pas pour autant que la peine qui pourrait être infligée à l’ancien vice-président congolais pourrait être allégée, au contraire. Les juges ont plutôt donné raison aux griefs du bureau du procureur qui estimait que les juges de première instance avaient commis une série d’erreurs légales dans la détermination des peines infligées à Jean-Pierre Bemba, son ancien avocat, maître Aimé Kilolo et un ex-membre de son équipe de défense, Jean-Jacques Mangenda.
Deux points à retenir. D’abord la Cour n’aurait jamais dû infliger à ces deux derniers une peine suspensive. Il n’y a rien dans le statut de la CPI qui le permet. Mais la procureure, Fatou Bensouda, demandait surtout à ce que la peine de Jean-Pierre Bemba et de ses deux complices soit alourdie.