Une conférence des pays donateurs se tiendra le 13 avril à Genève avec l’objectif de lever 1,37 milliard d’euros, afin de faire face aux multiples crises humanitaires en République démocratique du Congo, a-t-on appris jeudi auprès des Nations unies.
La somme que l’ONU espère lever pour ses opérations humanitaires en 2018 en RDC représente le double des fonds demandés en 2017.
« Nous montons une conférence internationale le 13 avril à Genève qui aura l’objectif de mobiliser plus d’attention et de financement pour la RD Congo cette année 2018, mais aussi pour les années à venir », a déclaré à la presse Julien Harneis, Coordonnateur humanitaire adjoint des Nations unies en RDC.
« On est devant des urgences et des crises qui touchent directement les populations », a expliqué M. Harneis, à l’issue d’une visite de six semaines dans différentes zones frappées par des conflits divers dans l’est et le centre du pays.
« Ce que nous attendons, c’est évidemment des financements, mais aussi de l’assistance technique », a-t-il souligné.
Le 17 janvier, les Nations unies avaient lancé un appel de fonds de 1,68 milliard de dollars (1,37 milliards d’euros) pour une aide humanitaire en faveur de la République démocratique du Congo, estimant que la situation y a atteint un « point de rupture ».
Ancienne colonie belge devenue indépendante en 1960, la RDC est depuis en proie à une instabilité chronique, provoquée par de graves crises politique, sécuritaire et humanitaire.
En décembre, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) avait indiqué qu' »au moins 400.000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë sévère et pourraient mourir en 2018 s’ils ne sont pas assistés par des interventions sanitaires et nutritionnelles » dans la région du Kasaï (centre).
Un conflit entre les forces de sécurité et des milices coutumières a ravagé le Kasaï entre septembre 2016 et les premiers mois de 2017. Un conflit entre Bantous et Pygmées a fait des dizaines de milliers de déplacés au Tanganyika.
Le Nord et le Sud-Kivu (est) sont en proie à la violence des groupes armés depuis plus de 20 ans, alors que la résurgence de violence intercommunautaire est rapporté dans l’Ituri (nord-est) depuis fin 2017.
Le climat politique est particulièrement tendu en raison du maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le mandat a expiré depuis fin décembre 2016.
La RDC est l’une des principales priorités humanitaires des Nations unies, avec le Yémen et la Syrie. Les agences de l’ONU et les ONG déplorent régulièrement leurs manques de moyens dans ce pays.