Crise en RD Congo : un accord « avant Noël »

Les évêques congolais ont exhorté jeudi, à la reprise des pourparlers

Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo ont adressé mercredi un ultimatum aux hommes politiques du pays, les pressant de s’entendre « avant Noël » sur une voie de sortie de la crise provoquée par le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) « n’est pas disposée à des prolongements indus et à des manœuvres dilatoires », a déclaré son président, Mgr Marcel Utembi, à la reprise des négociations arbitrées par l’Église.

« Notre souhait est de clôturer avant Noël. Si les acteurs politiques et de la société civile n’arrivent pas à un compromis à cette échéance, à faire des concessions pour une gestion consensuelle de la période transitoire, la Cenco en tirera toutes les conséquences qui s’imposent », a-t-il ajouté.

La RDC a connu mardi, jour du terme du mandat du président Kabila, une journée de violences liées à la contestation de son maintien au pouvoir au-delà du terme de son mandat.

Selon un « bilan provisoire » donné à la presse par le chef du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’Homme en RDC (BCNUDH), José Maria Aranaz, 19 personnes ont été tuées mardi à Kinshasa, Lubumbashi (Sud-Est) et Matadi (Ouest), et 45 autres blessées.

Selon les autorités, il y a eu onze morts : neuf dans la capitale et deux à Lubumbashi. Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a mis au défi quiconque de prouver que le bilan officiel des morts à Kinshasa n’était pas conforme à la réalité.

L’Église catholique a joué un rôle majeur dans l’ouverture démocratique de la décennie 1990 en RDC pendant les dernières années du règne du dictateur Mobutu Sese Seko, renversé en 1997 par Laurent-Désiré Kabila, père de l’actuel président congolais.

Elle jouit en RDC d’une audience sur les questions politiques qui dépasse largement le cercle de ses fidèles, qui représentent environ 40% de la population.