Déçu par la mauvaise pratique démocratique : Moïse Katumbi poignarde la MP dans le dos

L’homme n’arrête de surprendre. Au moment où on le croyait placé au froid, Moïse Katumbi rebondit avec une déclaration politique extrêmement courageuse qui assomme la Majorité au pouvoir. Dans une correspondance adressée, hier mardi 29 septembre 2015, au Secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), l’ancien Gouverneur du Katanga claque la porte de ce parti présidentiel pour l’ascension duquel il a brillamment contribué. La démission de ce parti entraîne, ipso facto, celle de son poste de gouverneur de province. Moïse Katumbi reproche à son ancienne famille politique la dérive totalitaire qui foule au pied les préceptes de la Loi fondamentale du pays. Il égrène, entre autres, l’absence de l’Etat de droit, le recul généralisé des libertés individuelles, la hausse du niveau d’intolérance politique dont la nation est victime. Pour illustrer ses affirmations, le Chairman de TP Mazembe épingle les arrestations arbitraires de militants pro-démocratie, l’interdiction de sortie de films, les intimidations de toutes sortes.

Repoussant les frontières de la fatalité, Moïse Katumbi convie tous les Congolais de différentes castes sociales et de la diaspora à la conjugaison des efforts pour qu’ensemble le peuple congolais mette un terme au découragement, à la résignation…afin de sauvegarder la jeune démocratie instaurée au pays, au prix d’un énorme sacrifice écrit en sang. Une fois de plus, l’ancien gouverneur donne la mesure de son courage insoupçonné, qui forge le mythe autour de sa personne.

Comme un roseau, l’ancien gouverneur du Katanga vient de se relever pour porter un coup, à la limite, fatal contre la majorité au pouvoir. Aurait-il un passé de pugiliste ? L’homme sait cibler le moment, les circonstances, l’endroit où porter son coup ; les mots finement choisis pour traduire fidèlement la pensée. On se rappellera toujours de l’allégorie de trois penalties ayant dominé le climat politique national en décembre 2014. Le départ de Moïse Katumbi, en ce moment précis, vient conforter la position des membres du G7 qui ont claqué la porte de la MP pour les mêmes raisons. A la famille politique du Chef de l’Etat de puiser dans son génie pour affronter démocratiquement les colosses ayant pris tangente de la plateforme.