Modeste Bahati Lukwebo a été victime d’un complot ourdi par le Front commun pour Congo -FCC- dans le seul but de le déstabiliser. Plus que jamais, cette thèse est défendue dans le camp du sénateur Bahati, où l’on dit tenir des preuves de ce coup fourré. Ces preuves ne sont rien d’autres que des documents qui, à en croire le camp Bahati, se sont retrouvés par mégarde dans le dossier transmis le 25 juillet 2019 à la commission PAJ par Néné Nkulu, placée aux commandes de l’aile de l’AFDC-A rattachée au FCC.
«Ils ont commis l’erreur de mettre ces éléments dans le dossier qu’ils devaient transmettre à la PAJ. C’est après avoir distribué les documents aux membres de la PAJ qu’ils se sont rendus compte que les documents ultra secrets sont sortis. C’était déjà trop tard. Dieu les a confondus», a rapporté un des fidèles de Modeste Bahati à AfricaNews.
Au nombre de ces documents, le compte rendu de la réunion stratégique du 14 juillet 2019 des protégés de Néné Nkulu. «Définir des stratégies concrètes de la pêche des autres députés nationaux et sénateurs». Tel est l’un des sujets inscrits à l’ordre du jour de cette réunion. La principale stratégie arrêtée a consisté à «la mobilisation des fonds» à allouer «essentiellement pour de raison de la pêche des autres élus». Néné Nkulu et son groupe ont, à la faveur de cette réunion, levé l’option d’«identifier les membres de l’AFDC-A bénéficiaires des postes au nom du FCC en vue de collecter des moyens financiers» nécessaires. Leur objectif: «atteindre le nombre de 30 députés nationaux» pour «placer le regroupement dans une bonne position de pouvoir revendiquer les postes qui reviennent au regroupement».
Mwilanya et Mabunda au banc des accusés
A en croire ces documents, Néhémie Mwilanya, coordonnateur du FCC, a joué un rôle stratégique dans l’opération visant le débauchage des élus de l’AFDC-A à coup des billets verts au profit de l’aile dissidente conduite par Néné Nkulu Ilunga. «L’honorable coordonnateur du FCC nous a signifié que le nombre de sénateurs de notre regroupement, qui se sont manifestés comme étant appartenir au FCC, n’a pas favorisé l’obtention d’un poste au bureau du Sénat… d’où l’impérieuse nécessité de pêcher un grand nombre des députés», lit-on dans ce compte rendu. Puis: «Le coordonnateur du FCC a recommandé que l’honorable questeur de l’Assemblée nationale soit ajouté au sein de la coordination du nouveau leadership du regroupement considérant la préséance des fonctions qu’elle assume».
Dans ce «complot organisé » contre Modeste Bahati et son regroupement politique, Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale, a vraisemblablement, elle aussi, joué sa partition, selon les Bahatiphiles. Ils en veulent pour preuve un extrait du même compte rendu de la réunion stratégique du 14 juillet 2019. «L’honorable coordonatrice a échangé avec l’honorable présidente de l’Assemblée nationale, à l’issue duquel elles ont convenu de recevoir officiellement les députés du regroupement AFDC-A en vue de faire part de la crise que traverse ce regroupement», relate le document. Cet échange résulte d’une mesure prise à la réunion du 12 juillet 2019 tenue autour de Néné Ilunga. La mesure a préconisé de «prendre contact avec le bureau de l’Assemblée nationale afin d’anticiper la démarche fallacieuse tendant à destituer la président du groupe parlementaire de l’AFDC-A».
L’arbitrage de Fatshi sollicité
Du côté de Modeste Bahati, l’on s’affiche davantage formel quant à la préméditation de l’acte visant la déstabilisation de l’ancien ministre d’Etat au Plan. «La nécessité de rappeler aux dirigeants du FCC le risque que les signataires courent en déstabilisant le sénateur Bahati. A cet effet, la rencontre avec lesdits dirigeants du FCC est à envisager», évoque ce compte rendu portant la signature du député Rashidi Bukanga Rubin.
Le verdict des pro-Bahati est sans appel: «le Chef de l’Etat doit se saisir de ce dossier de corruption à grande échelle dans lequel Mabunda et Mwilanya sont impliqués». L’Etat de droit ne consiste-t-il pas aussi à combattre la corruption par des moyens légaux?