Quelle est la position du Front commun pour le Congo (FCC) dans la situation politique actuelle? Difficile de répondre. Même par les concernés. Tout a l’air d’une expression de détresse dans le chef d’une famille politique en perte de boussole. Tantôt, on rejette les consultations, tantôt on s’y prête, évidement avec une conditionnalité ; dans le même temps on saisit l’ONU contre le chef de l’Etat…Bref, on remue ciel et terre devant la tournure inattendue empruntée par les événements.
Sans doute, la plateforme sortira affaiblie de cette zone de turbulence, voulue par elle-même. Tous les analystes sont unanimes quant à la mauvaise appréciation des événements par le FCC. En amont, on retient le refus catégorique de la demande par le chef de l’Etat, au sein de la coalition, de la relecture de certaines clauses du deal. Fort de cet accord particulier, le FCC s’est voulu le gestionnaire de la République, même du chef de l’Etat dont il remet en cause ou en difficulté les décisions et actes.
Récemment, quand Félix Tshisekedi lance les consultations nationales, le FCC est la seule force nationale à s’y opposer. Pourtant les consultations nationales engagent toutes les couches de la nation, au-delà d’un code secret opposable aux seuls signataires. C’est certainement après avoir remarqué l’enthousiasme général que, esseulé, le FCC se dit finalement prêt à se rendre au Palais de la Nation. Même la nuance de cadre du deal introduite ne relève que d’un chantage pour sauver la face. Car, il n’y a vraiment pas de place pour l’accord dans la matière des consultations nationales ; à moins pour la famille politique de souscrire finalement pour un entretien particulier avec le Président de la République afin de renégocier la révision de certaines clauses qui fâchent dans le deal.
En réalité, le FCC paie les frais de ses radicaux qui pilotent la plateforme au gré de leurs états d’âme. Quelles qu’en soient les clauses, il ne saurait être agréé qu’un « allié » s’érige en obstacle permanent à l’action de l’autre, tout en exigeant le respect, par dernier, des prescrits de l’accord. A moins d’être naïfs, en se comportant de la sorte, les cadres du FCC devraient s’attendre à une rupture de l’accord, à un moment ou à un autre. Cette naïveté est relevée également dans la place que ces caciques accordent à l’accord face à la Constitution. Quelle serait la force juridique d’un engagement particulier face à une Loi fondamentale accouchée par référendum ?
Pour tout dire, le FCC risque de laisser ses ailes, surtout que sa conduite dictatoriale a exaspéré maints cadres qui attendent impatiemment la main tendue du chef de l’Etat pour changer de camp.
LR
A lire dans le numéro 1070 du Quotidien La République