Du nouveau dans l’affaire Eugène Diomi Ndongala. L’opposant congolais a été condamné à dix ans de prison pour viols sur mineures l’an dernier. Il purge sa peine à la prison de Makala. Le mardi dernier, des agents envoyés par le parquet se sont rendus au centre pénitentiaire pour lui délivrer un mandat d’extraction. Mais le prisonnier n’a finalement pas quitté les lieux.
Les agents arrivent vers 10h, un mandat à la main, disant qu’Eugène Diomi Ndongala doit être présenté au parquet, sans plus de précisions. L’opposant refuse de les suivre, pensant que l’opération vise à le faire transférer dans une prison du Katanga. Le leader de Démocratie Chrétienne s’enferme alors brièvement dans sa propre cellule.
Interrogé, le procureur général affirme qu’il n’est pas question de transfert, qu’il s’agit là d’une rumeur. Flory Kabangé Numbi déclare qu’un nouveau dossier a été ouvert concernant Eugène Diomi Ndongala, et qu’il doit répondre de nouvelles accusations. Le magistrat n’en dit pas plus.
Un avocat de l’opposant se rend sur place. Maître Patrick Mutombo fait constater la mauvaise santé d’Eugène Diomi Ndongala. Mais l’avocat est ensuite arrêté par des agents de sécurité puis interrogé à la direction de la prison, avant d’être relâché au bout d’une heure. Les défenseurs de l’opposant congolais dénoncent un harcèlement judiciaire et s’inquiètent de l’apparition d’une seconde affaire Diomi Ndongala. Ils comptent remettre hier jeudi une lettre de protestation au procureur. Selon maître Mutombo, le mandat, daté de la veille, aurait dû être notifié plus tôt, pour permettre de préparer une défense. En tout cas l’affaire rebondit alors qu’une plainte contre la RDC déposée par le prisonnier est examinée à nouveau aujourd’hui par le Comité des droits de l’homme de l’ONU, à Genève.