«Le G7 espère que monsieur Edem Kodjo ne vient pas ici [à Kinshasa] pour aider la Majorité présidentielle à créer une nouvelle légitimité extraconstitutionnelle», a interpellé samedi 9 avril Olivier Kamitatu, cadre de cette plateforme de l’opposition, au cours d’une conférence de presse.
La présidente de la commission de l’Union africaine (UA), Dr Nkosazana Dlamini Zuma, a nommé l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo facilitateur du dialogue national en RDC.
Le G7 dit croire que la désignation d’Edem Kodjo n’est pas une occasion pour cautionner l’organisation d’une énième transition qui durerait trois ou quatre ans.
« [Cette désignation] n’est encore moins une occasion pour transformer la grande messe voulue par la majorité présidentielle en assemblée constituante qui élaborerait une nouvelle constitution et instituerait un nouvel ordre politique sur le modèle de la deuxième République», a martelé Olivier Kamitatu.
Ce cadre du G7 ne souhaite pas non plus que l’arrivée d’Edem Kodjo remette en cause la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Ce texte demande au gouvernement congolais d’organiser les élections dans le respect du délai constitutionnel. Le calendrier électoral de la Ceni fixe la tenue de la présidentielle et des législatives en novembre prochain.
Si Edem Kodjo est venu pour matérialiser les craintes exprimées par le G7, cette plateforme «déduira que la facilitateur est tout simplement venu souffler sur les braises de la contestation non éteintes du 19, 20 et 21 janvier 2015», a poursuivi l’ex-ministre du Plan.
Des manifestations avaient été organisées par l’opposition les 19, 20 et 21 janvier 2015 contre la nouvelle loi électorale qui était en discussion au Parlement.
Ces manifestations avaient tourné en émeutes à Kinshasa et dans certaines villes du pays comme Goma, faisant plusieurs morts.
Nommé depuis quatre jours au poste de facilitateur du dialogue national, Edem Kodjo entend «aider à la convocation d’un dialogue global en vue de régler les problèmes liés aux prochaines élections» en RDC, a indiqué l’Union africaine dans un communiqué publié sur son site Internet.
La Majorité et une frange de l’opposition sont favorables à cette rencontre, annoncée depuis novembre dernier par le chef de l’Etat Joseph Kabila. En revanche, d’autres partis de l’opposition continuent de boycotter ce forum politique et soupçonnent le président de la République de vouloir préparer le glissement de son mandat qui, en principe, s’achève en décembre 2016.