Le dialogue politique de l’Eglise entre enfin dans le vif du sujet

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Le temps presse en République démocratique du Congo où la Conférence des évêques veut trouver une solution politique avant le 19 décembre, date théorique de la fin de mandat du président Joseph Kabila. L’Eglise catholique a donc lancé un dialogue avec les responsables de la majorité et de l’opposition. Les travaux sont entrés ce mardi matin dans le vif du sujet avec au cœur des discussions la place du chef de l’Etat après ce 19 décembre.
Que fera Joseph Kabila après le 19 décembre ? C’est le principal sujet de débat pour l’instant lors de ce dialogue et les quelques déclarations entendues à la pause en fin de matinée ont montré que les points de vue étaient encore très éloignés. L’opposition répète que Joseph Kabila doit quitter la présidence à la fin de son mandat comme le prévoit la Constitution. Pourtant, en mai dernier, la Cour constitutionnelle avait autorisé le chef de l’Etat à rester en poste jusqu’à l’élection d’un autre président. Le ministre de la Communication l’a d’ailleurs rappelé ce matin : Joseph Kabila restera au pouvoir jusqu’au prochain scrutin.

Et là aussi, la date de ces élections pose problème. L’accord politique signé par la majorité et une partie de l’opposition prévoit une élection au plus tôt en avril 2018, mais l’autre partie de l’opposition, qui n’a donc pas signé cet accord, souhaite que la présidentielle ait lieu avant la fin de l’année 2017.

Ces points de désaccord doivent donc être discutés dans les prochains jours. Les participants au dialogue ont maintenant commencé à travailler au sein de trois commissions : décrispation, élection et gouvernance de la période intérimaire. Les évêques espèrent obtenir dès aujourd’hui un accord sur au moins l’un des points de divergence.

Ce ne sera pas facile, mais il faut quand même noter que tous les partis d’opposition participent à ce dialogue. Ce mardi matin, aucun représentant du MLC n’était présent. Le parti de Jean-Pierre Bemba a indiqué qu’il ne participera pas aux débats. Le MLC assure ne bénéficier que de deux représentants au lieu des cinq prévus initialement, pas assez pour faire entendre sa voix dans les différentes commissions.

Quelques mouvements citoyens s’étaient aussi mobilisés, notamment la Lucha. Plusieurs dizaines de jeunes étaient rassemblées à l’extérieur, certains avec des pancartes réclamant le départ du président Kabila le 19 décembre prochain. Ces jeunes ont été dispersés au bout de quelques heures et plusieurs d’entre eux ont été arrêtés.