Le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, met en garde tous ceux qui incitent la population à la violence, en se servant du dialogue politique comme prétexte. Au cours d’un point de presse organisé mercredi 2 décembre à Kinshasa, il promet que les auteurs de tels actes seront passibles à des peines prévues par la loi.
« La Convocation du dialogue et la tenue de celui-ci ne doivent aucunement servir de prétexte pour inciter la population à la violence », avertit Flory Kabange Numbi.
Le Président de la République, Joseph Kabila, a annoncé samedi dernier, la convocation d’un dialogue politique qui se tiendra à Kinshasa, sous la co-modération de la Majorité présidentielle et de l’opposition. Ce forum portera essentiellement sur le processus électoral. Plusieurs opposants rejettent cette initiative, la qualifiant de tentative de glissement du mandat présidentiel.
Au cours de sa conférence de presse, le Procureur général de la République a invité à une lecture «non abusive» de l’article 64 de la constitution.
Cet article stipule:
« Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente constitution. Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’Etat. Elle est punie conformément à la loi. »
A ce sujet, Flory Kabange Numbi s’interroge :
« Il existe à l’heure actuelle un individu ou un groupe d’individus qui tente de prendre le pouvoir par la force ? La deuxième question est celle de savoir si les institutions démocratiquement installées dans ce pays exercent le pouvoir en violation de la Constitution. »
Le procureur général de la République invite tous ceux qui font des déclarations incitant à la violence à ne pas se borner à l’alinéa 1er de cet article dont ils font d’ailleurs, à l’en croire, une lecture biaisée, mais à lire et à relire l’alinéa 2 qui dispose:
« Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la Nation qui est punie conformément à la loi.»
Interrogé aux questions des journalistes sur la libération de certains prisonniers politiques et leaders d’opinion en détention en prison, le Procureur général de la République confirme la relaxation de certains condamnés pour bientôt.
La grâce présidentielle attendue ne concerne pas les personnes qui ne sont pas encore jugées, précise-t-il.
Quant aux enquêtes menées sur l’affaire de la fosse commune de Maluku, Flory Kabange affirme que les investigations se poursuivent.