Pour le coordonateur du Mécanisme national de suivi, le processus qui vient de commencer avec le retour de cent vingt Congolais ex-combattants se poursuivra et sera bouclé au plus tard en janvier 2015.
Le point de presse tenu par François Muamba, le 18 décembre, à son cabinet de travail a permis au Coordonnateur du Mécanisme national de suivi de la mise en œuvre des engagements de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba (MNS), François Muamba Tshishimbi, d’insister sur le caractère volontaire du rapatriement des Congolais, membres de l’ex-mouvement rebelle M23, qui se sont refugiés en Ouganda et au Rwanda.
Pour le coordonnateur du MNS, qui a été en Ouganda pour récupérer ces ex-combattants M23 des mains des autorités ougandaises, ce rapatriement rentre dans le cadre de la volonté du gouvernement congolais, de transformer la victoire militaire sur ce mouvement rebelle en paix pérenne, notamment en posant des actes mettant les ex-combattants dans un processus DDRRR. François Muamba a noté que dans cette optique, le chef de l’État, Joseph Kabila, avait instruit, le 17 septembre, les parties prenantes congolaises sur le rapatriement volontaire de ceux qui étaient éligibles à l’amnistie.
Un accord avec l’Ouganda
À en croire François Muamba, mille six cents soixante dix-huit ex-combattants M23 avaient été identifiées en Ouganda alors que quatre cent cinquante-trois l’ont été au Rwanda. C’est donc pour le rapatriement de ceux qui étaient en Ouganda qu’il a effectué, le 16 décembre, une mission à Entebbe.
Sur place, un protocole d’accord avait été signé entre l’Ouganda, la RDC -par le MNS-, la Cirgl et la Sadc. Dans ce document, toutes les parties ont convenu de créer les conditions afin de permettre à la RDC de récupérer les armes et autres matériels de guerre emportés par les éléments du M23 dans leur fuite et, sur une base volontaire, rapatrier tous ceux qui été éligibles à l’amnistie et favorables à ce retour au pays. Dans cet engagement, la RDC devrait également assumer la responsabilité de tout ce qui arriverait à ces ex-combattants à partir du moment où leur avion décollerait de la piste de l’aéroport d’Antebbe.
Pour ce début, cent vingt congolais ex-combattants M23 avaient choisi de rentrer au pays et ont été acheminés au centre d’instruction de Kamina, au Katanga, pour leur démobilisation et leur réinsertion dans la vie civile. Pour s’en convaincre, le MNS a projeté, lors de ce point de presse, un document sur cette opération ainsi que des témoignages de ceux qui ont accepté de retourner en RDC. En plus d’exprimer leur ras-le-bol de la guerre et la joie de retourner au pays, ces ex-combattants ont sollicité leur sécurité et la mise en place des mécanismes leur permettant de reprendre la vie civile.
Un dossier qui sera bouclé au plus tard en janvier 2015
François Muamba a insisté sur le bouclage du processus de rapatriement de ces ex-combattants M23 au plus tard en janvier prochain. Mais le coordonnateur du MNS a également souligné que ceux qui vont monter dans l’avion affrété par la RDC pour regagner le pays ne seraient que ceux qui vont souscrire volontairement à leur retour. « Au bouclage du processus, les restes vont désormais dépendre de la communauté internationale », a-t-il insisté.
Il a, par ailleurs, regretté que le chef de la délégation du M23 lors des négociations, Réné Abandi, refuse d’être rapatrié, en évoquant la question sécuritaire, « alors qu’on le voit à Goma et dans d’autres localités dans les Kivu ». François Muamba a explicitement dénoncé des agendas de certains ex-dirigeants du M23 et la manipulation des ex-hommes de troupes. « Ils font croire à ces ex-combattants que s’ils restent refugiés politiques en Ouganda, ils seront mis dans des avions pour être amenés au Nord du Canada où ils vont vivre », a-t-il expliqué. Le gouvernement veut en finir, a-t-il regretté, et les M23 se cramponnent dans leurs agendas.
Décrivant la situation du 18 décembre sur le terrain, en Ouganda, le coordonnateur du MNS a indiqué qu’entre six cents et neuf cents ex-combattants ont quitté le camp où ils étaient réunis en Ouganda, se soustrayant ainsi à leur rapatriement vers la RDC. Ils se seraient dirigés vers le camp de Romandja, où le HCR a rassemblé près de cinquante trois mille déplacés Congolais qui ont fui leurs villages à cause des M23. « Déjà, sur leur route, ils se sont livré au pillage de nourritures et de téléphones portables », a expliqué François Muamba. Ne pouvant pas les accepter dans ce camp, le HCR leur a dénié le droit d’y pénétrer. Les autorités ougandaises étaient alors obligées de les récupérer afin de les ramener dans leur cantonnement.