Les Congolais de la diaspora ont commencé vendredi à rendre hommage à Bruxelles à l’opposant historique Etienne Tshisekedi, décédé mercredi dans la capitale belge, alors que les autorités de Kinshasa veulent lui organiser des funérailles « dignes » d’un homme d’Etat.
Le corps de l’ancien président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), principal parti d’opposition au président Joseph Kabila, sera exposé dimanche dans une grande salle du Palais des expositions du Heysel, dans le nord de la ville, a confirmé à l’AFP un représentant de l’UDPS, Ange Pabolangi.
Mais dès vendredi soir, puis samedi soir, les membres de la communauté congolaise de Belgique et de la diaspora pourront présenter leurs condoléances à la veuve de Tshisekedi et à ses enfants, en présence de représentants du parti, a précisé M. Pabolangi.
Les trois veillées funéraires se déroulent dans le Palais 2 de Bruxelles Expo, à proximité du site de l’Atomium.
« Une centaine de personnes sont déjà là et ça continue à arriver », a expliqué en début de soirée à l’AFP le représentant de l’UDPS en Belgique, André Kabanga.
« Il règne une ambiance de recueillement, mais il y a des gens qui ne peuvent pas se retenir, qui éclatent en sanglots », a ajouté M. Kabanga.
Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, s’est rendu vendredi à la résidence du défunt en Belgique, pour présenter ses condoléances à la famille et aux proches et « témoigner de sa solidarité », a indiqué son ministère dans un communiqué.
Les autorités de Kinshasa vont organiser des « funérailles dignes d’un ancien Premier ministre et ancien vice-président de l’Assemblée nationale » que fut Etienne Tshisekedi, a déclaré vendredi à l’AFP le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende.
Etienne Tshisekedi est mort mercredi après-midi à Bruxelles, huit jours après avoir quitté le Congo en pleines négociations sur la mise en place d’une transition politique destinée à sortir pacifiquement de la crise provoquée par le maintien au pouvoir de M. Joseph Kabila.
Le mandat de M. Kabila est échu depuis le 20 décembre 2016, mais le chef de l’État reste à son poste en attendant la tenue d’une élection permettant de désigner son successeur.
Etienne Tshisekedi était entré en dissidence en 1979-1980 en dénonçant l’arbitraire du régime du dictateur Mobutu Sese Seko, après avoir accompagné son ascension à l’indépendance du Congo belge, en 1960.
Il a ensuite incarné l’opposition au tombeur du « Léopard », Laurent-Désiré Kabila, arrivé au pouvoir par les armes en 1997, puis à son fils Joseph Kabila, qui lui succèdera après son assassinat en 2001.
(AFP 04/02/17)