Les médias sociaux en Egypte font de l’ombre au Parlement égyptien à tel point que de nombreux députés ont appelé à l’élaboration d’un projet de loi pour interdire Facebook.
Il faut dire qu’ en 2011, ces réseaux sociaux, en particulier Facebook et Twitter, ont joué un rôle majeur dans l’organisation des protestations qui ont conduit au renversement d’Hosni Moubarak. Et les Egyptiens sont de plus en plus actifs sur la Toile.
Plusieurs commentateurs des médias classiques ont estimé que l’espace virtuel était un meilleur représentant des 98 millions d’Egyptiens que les 596 députés de l’hémicycle.
Ils ont notamment pris en exemple Facebook qui a allègrement dépassé les 20 millions de comptes en Egypte ce qui en fait la plus grande communauté d’Afrique et du Moyen Orient.
Facebook avait déjà été essentiel pour la mobilisation lors du soulèvement contre les présidents Moubarak en 2011 et Morsi en 2013.
Après une période de flottement due à l’arrivée massive de nouveaux adhérents grâce à la démocratisation des smartphones, Facebook est revenu de plus bel en tant que véhicule de la vox populi.
Facebook et Twitter sont devenus le vrai Parlement en Egypte
La semaine dernière une campagne Facebook de parents excédés par la longueur et la vacuité des programmes scolaires a fait céder le ministre de l’Education. Il a reçu une délégation de parents Facebook avant d’annoncer l’allègement des programmes.
Facebook, mais aussi Twitter, ont également forcé le ministère de l’Intérieur à réviser plusieurs fois sa copie dans l’affaire du meurtre du doctorant italien Giulio Regeni.
La dernière campagne en cours réclame l’abrogation de la loi du mépris des religions en vertu de laquelle de nombreux intellectuels ont été condamnés à la prison.
Vers une fermeture de Facebook et Twitter en Egypte ?
Pour l’instant le projet de loi n’a pas recueilli une majorité suffisante au Parlement. Toutefois un procès est en cours devant la cour administrative. Une cour qui, par le passé, avait ordonné au gouvernement égyptien de fermer tous les sites pornographiques sur internet.
Le gouvernement a répondu qu’il n’était pas en mesure de le faire. Toutefois le gouvernement a mis un terme au service d’internet gratuit pour Facebook offert en promo par un opérateur de téléphonie mobile.