Egypte : le ministre de la justice limogé pour blasphème

Ahmed al-Zind, ministre égyptien de la Justice, a été démis de ses fonctions, ce lundi 14 mars 2016, après des propos sur « un prophète ». Interpellé sur l’arrestation de journalistes, le garde des Sceaux avait répondu qu’il serait même prêt à emprisonner « un prophète » s’il le fallait.

Ce n’est pas la première fois qu’Ahmed al-Zind est sous le feu des projecteurs. Il avait en effet déjà défrayé la chronique lorsqu’il avait appelé au meurtre de milliers d’opposants. Sauf que cette fois-ci, il semble allé trop loin. Il a pourtant plaidé que sa langue avait fourché, qu’il parlait de n’importe quel prophète et non du Prophète de l’Islam, Mohamed. Sauf que le coup semble déjà parti. Puisque lorsque, vendredi soir, sur le plateau de la chaîne de télévision privée Sada al-Balad, un présentateur lui demandait s’il serait prêt à faire emprisonner sept journalistes qui l’auraient diffamé, il avait sèchement répondu : « Même s’il s’agissait d’un prophète, la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui », une révérence qui ne se réfère qu’au Prophète Mohamed, avait-il prestement rétorqué, avant d’énoncer aussitôt : « Je demande à Dieu de me pardonner ».

Une réponse qui avait été à l’origine d’une campagne de protestation sur Twitter et Facebook. Dimanche, dans une interview téléphonique avec une autre chaîne, CBC, Ahmed al-Zind tentait de se dédouaner en indiquant que « ma langue a fourché. Je m’exprimais dans un sens général, hypothétique, mais les Frères musulmans ont sauté sur l’occasion ». Excuses qui ne sont pas passées, d’autant que le ministre Zind est accusé par les organisations internationales de défense des droits de l’Homme d’être l’un des plus ardents promoteurs de la sanglante répression qui s’est abattue sur les frères musulmans, depuis la destitution par l’armée, en juillet 2013, de Mohamed Morsi, premier chef de l’Etat élu démocratiquement en Egypte.

Via Afrik.com