En Egypte, le procureur général a décidé ce mardi de se pourvoir en cassation contre la relaxe en appel de l’ex-président Hosni Moubarak, de ses fils, de son ministre de l’Intérieur et de 7 autres accusés. Moubarak était notamment accusé de responsabilité dans le meurtre de manifestants, lors du « printemps égyptien » de 2011 et de corruption.
La vitesse à laquelle le procureur général a annoncé le pourvoi en cassation est due au mécontentement d’une bonne partie de l’opinion publique égyptienne. Un mécontentement qui va au-delà des manifestations des mouvements de jeunes révolutionnaires et qui se sont soldées par des morts et des blessés près de l’emblématique place Tahrir.
Hamdin Sabbahi, l’ex-candidat à la présidence face à Abdel Fattah al-Sissi, a demandé au président de prendre une position tranchée face à la relaxe de Moubarak. Un appel qui a été entendu puisque le ministère de la Justice étudie un amendement de la loi de procédure judiciaire afin que la prescription pour les crimes de corruption n’intervienne que dix ans après que le responsable a quitté son poste.
Les accusations de corruption contre Moubarak étaient tombées, le crime ayant été commis plus de dix ans avant le procès. Mais ce que le gouvernement craint le plus aujourd’hui, c’est que les Frères musulmans ne regagnent, grâce au procès Moubarak, le terrain qu’ils avaient perdu.