ELCETIONS 2023: Effet Moïse Katumbi, le grand Équateur change de main

Depuis son arrivée dimanche au pays Mongo, Moïse Katumbi est en train de déjouer les pronostics.

Depuis son arrivée dimanche au pays Mongo, Moïse Katumbi est en train de déjouer les pronostics. Le candidat n°3 a fait une percée fulgurante dans le grand Équateur après son passage dimanche à Mbandaka, lundi à Gbadolite ( Nord-Ubangi ) et Gemena ( Sud-Ubangi). La donne sur le terrain a totalement changé. Et un cadre d’Ensemble de tancer les rivaux : »Ceux qui pensaient que le grand Équateur est un acquis, doivent désormais déchanter». L’homme du VAR poursuit son périple des masses et des foules. En dépit de toutes les campagnes de stigmatisation et de diabolisation, Moïse Katumbi ne veut ni faiblir ni reculer. Il affronte intempéries, routes accidentées et autres phénomènes naturels pour prouver sa détermination à servir un peuple qu’il aime tant. Le professeur Bienfait Namegabe explique cette situation en se référant aux propos des adversaires mêmes de Moïse Katumbi Chapwe : «D’autant que la finalité de cette campagne qui est plus qu’une équation mathématique, c’est de trouver la grande inconnue, la valeur de X! Or comme un devin, le mwalimu nous dit déjà que la valeur de x, c’est la racine carrée de 9 donc c’est 3! Ce chiffre ne vient pas d’un grand hasard lorsque c’est le coordinateur de la campagne du numérique 20 dans la zone linguistique du Kivu et s’y trouvant faire élire son candidat tombe sur la grande inconnue à l’issue d’un long exercice mathématique qui lui aura pris tout le tableau avec des calculs acharnés à la recherche de la valeur de x. Peut-on conclure que cette équation électorale présidentielle aboutira à la même réponse en dégageant le chiffre 3 comme réponse à la fin? Wait and see! », écrit-il sur X.

Meeting de Moise KATUMBI à Mbandaka

Le grand Équateur a basculé

Le grand Équateur attendait Katumbi. Les foules amassées le long de son trajet à Mbandaka, Gbadolite et Gemena démontrent que la population de cette région aspire au changement. Le discours de Katumbi les a confortés davantage dans cette détermination à tourner la page du régime Tshisekedi. Depuis cinq ans, les Équatoriens cherchaient un messie pour les libérer de la pauvreté. Le message a trouvé un écho favorable. À Gbadolite, le candidat numéro 3 a annoncé qu’il est venu redonner à cette courageuse population sa dignité. Inadmissible pour Katumbi de voir une province au sol et sous-sol riche, mais ses habitants croupir dans une telle misère. Au terrain du collège de Gbadolite, il a dénoncé les manigances de ceux qui veulent se cramponner au pouvoir malgré leur » bilan zéro». Katumbi a appelé les habitants du Nord-Ubangi à coller un grand zéro avec un carton rouge au pouvoir sortant.

Les promesses non tenues

En interaction avec la foule, Moïse Katumbi a démontré noir sur blanc que le pouvoir sortant n’a tenu aucune promesse dans cinq ans ponctuée par une gestion calamiteuse. »Avez-vous de l’eau et de l’électricité comme il faut, Non. Avez-vous de l’emploi ? Non. Ont-ils construit une université ? Non. Et la gratuité de l’enseignement, elle n’existe pas», répondait par la négative aux questions du leader Ensemble». Katumbi a dénoncé l’escroquerie RAM exigeant la restitution de l’argent volé au peuple congolais. Homme d’action, le candidat n°3 a fait savoir qu’une fois élu, il construira une université.

Gemena, un raz-de-marée de Katumbi

Dans le fief de Bemba, Moïse Katumbi est entré en triomphe. Un raz-de-marée qui devra faire réfléchir deux fois le leader du MLC. Katumbi a gagné de nombreux sympathisants. »Le mandat de Tshisekedi a été un fiasco», a rappelé un enseignant. Chez les Ngbaka, le candidat n°3 a emballé le public. Jamais, il n’a communié de cette manière avec la foule. Gemena a refusé de donner l’impression que les auteurs de »promesses valium» sont populaires. »Katumbi a réussi. un grand coup là où les mauvaises langues prédisaient son échec», explique un notable local. La population attend du n°3 l’eau, l’électricité et l’amélioration de ses conditions de vie. À toutes ces préoccupations, il a assuré de s’exécuter une fois au Palais de la Nation. Voilà pourquoi il a demandé aux habitants du Sud-Ubangi de le voter massivement.

Le vélo historique de Mbandaka

«Il n’est pas venu la nuit, il est venu le jour», tacle une maman, 70 ans révolus, qui se moque du candidat n°20 expliquant qu’il avait conspué par la foule à la tombée de la nuit. En plein de jour, Katumbi, sous le soleil de Mbandaka, arpentait à vélo les rues du chef-lieu de l’Équateur. Cris de joie de la population de voir un homme si simple, si humble qui sait vivre comme elle. Une fois élu, Mbandaka méritera mieux en termes de transports urbains. Il faut rappeler que le dimanche 3 décembre 2023 lorsque le jet Katumbi foule le sol du chef-lieu de la province de l’Équateur, les foules, pourtant interdites d’atteindre l’aéroport, ont pris soin de se positionner le long de la grande route. « Moïse Katumbi, président. Nous l’élirons de gré ou de force », a clamé un jeune motard au milieu d’une multitude insaisissablement attachée au numéro 3. « Mokako Swa !!! », répète en chœur la grande masse équatorienne. C’est ici que Katumbi actionne sa stratégie : « Vous ont-ils donné le courant, l’eau potable, ont ils remboursé l’argent du RAM ? Pourquoi continuer à promettre des choses qu’ils ne réaliseront pas ? Moi, ma force c’est vous. Voilà pourquoi je vais supprimer le poste de première dame », a-t-il harangué les foules. Pour Katumbi, c’est le parti au pouvoir qui a toujours été le plus mal inspiré allant jusqu’à distribuer la nationalité étrangère aux citoyens congolais. « Ce sont eux qui ont dit que Mobutu était Centrafricain, ils ont soutenu que Bemba Saolona était portugais, que Kabila était rwandais, que Kamerhe et Mukwege étaient burundais », a-t-il dénoncé. Katumbi a clôturé son séjour de Mbandaka à vélo. Le candidat n°3 a demandé aux habitants de Mbandaka à dire au revoir aux mauvais gestionnaires qui ont clochardisé le peuple pendant cinq ans en miroitant des promesses stériles. Au grand Équateur, Katumbi a écrit son histoire, si pas sa légende dans le bastion du deuxième président de la RDC.

 

Jeanric Umande / Journal La République