Le représentant de l’Union européenne (UE) en République démocratique du Congo a publiquement accusé mercredi l’ex-porte-parole du président Joseph Kabila, Lambert Mende, de « déni de démocratie », justifiant les sanctions de Bruxelles à son égard.
Fidèle porte-parole du régime Kabila pendant dix ans jusqu’aux élections du 30 décembre 2018, M. Mende est candidat au poste de gouverneur dans sa province du Sankuru (centre). La consultation des députés provinciaux prévue mercredi a de nouveau été reportée.
Initialement candidat unique, M. Mende a saisi la Cour constitutionnelle contre la réhabilitation de son rival Joseph-Stéphane Mukumadi. Sa candidature avait été invalidée pour détention présumée d’une nationalité étrangère, avant d’être rétablie par le Conseil d’Etat.
Les gouverneurs ont déjà été élus dans la plupart des 25 autres provinces. Ce nouveau report a suscité la rare colère d’un diplomate en poste à Kinshasa.
« Encore une fois les élections au Sankuru sont annulées. Encore une fois, LambertMende fait obstacle à la tenue d’élections et justifie les sanctions imposées à son égard par l’UE », a posté sur Twitter Guillaume Chartrain, premier conseiller de la délégation de l’UE.
Le diplomate français est le numéro 1 de la délégation depuis que l’ambassadeur de l’UE, le Belge Bart Ouvry, a été invité à quitter le pays par l’ancien gouvernement à la veille des élections du 30 décembre.
Son tweet a été repris par le compte officiel « UE en RDC ».
M. Mende est l’une des 14 personnalités sous sanctions de l’UE qui pointe du doigt sa « politique répressive » envers les médias entre 2016 et 2018 quand il était ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
L’UE a par ailleurs annoncé mercredi la nomination d’un nouvel ambassadeur à Kinshasa, le Français Jean-Marc Chataigner, qui doit prendre ses fonctions en septembre.