Le leader de l’UDPS originelle et Premier ministre a invité les Kinois, venus nombreux à son meeting tenu le 26 mai à la Fikin, à se préparer aux élections et à soutenir la machine à voter qui, selon lui, est plus rapide que les bulletins papiers.
C’est un Bruno Tshibala débordant d’énergie et sûr de lui qui s’est présenté, le 26 mai, devant ses partisans. En bon tribun, il a harangué pendant de longues heures la foule immense qui s’est agglutinée autour de la tribune érigée dans l’enceinte de la Foire internationale de Kinshasa. Autorité morale d’une frange de l’UDPS qu’il présente comme originelle, Bruno Tshibala s’est érigé en défenseur de la machine à voter, tout en martelant sur le caractère irréversible du processus électoral. Pour lui, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les scrutins auront bel et bien lieu le 23 décembre. D’où son exhortation aux militants de son parti à s’inscrire déjà dans cette dynamique électorale censée aboutir à la tenue, d’ici à la fin de l’année, des élections, la seule voie d’accès aux postes à mandat électif dont la magistrature suprême tant convoitée par certains politiques.
Il a affirmé sa détermination à conduire les Congolais aux élections crédibles, « les premières que le pays n’ait jamais connues ». D’où les pics lancés à l’endroit de certains acteurs politiques qui, plutôt que de se préparer aux échéances électorales qui avancent à grand pas, se complaisent dans des voyages à l’étranger, sans aucun gain. Il faudrait, d’après lui, que soit plutôt privilégiée une solution interne entre Congolais, conformément au crédo de feu Étienne Tshisekedi qui insistait sur cette approche. « Le mois prochain, notre pays totalisera cinquante-huit ans. Nous sommes déjà matures pour régler nos différends entre nous Congolais. Ceux qui prennent à tout moment des avions pour aller consulter les Blancs pour des affaires qui nous concernent n’aiment pas notre pays », a-t-il signifié.
Pour revenir à la machine à voter, le Premier ministre s’est fait le relais de la campagne lancée par la Ceni en vue de son acceptation par les Congolais. Il a mis en relief les atouts de cette machine et stigmatisé tous ceux qui cherchent à tourner en dérision cette trouvaille, gage d’un vote crédible et transparent. « La machine à voter n’est rien d’autre qu’une imprimante qui facilite les opérations en temps record. Elle réduit les dépenses. […] Le Congo est un sous-continent, il faut sûrement réduire le coût de dépenses. Et la machine à voter facilite mieux cet aspect », a-t-il fait savoir devant une assistance acquise à sa cause. Et d’ajouter, sur un ton menaçant : « Si quelqu’un vient vers vous avec un discours contre la machine à voter, c’est-à-dire qu’il a peur des élections. »
Cédant à la polémique tendant à relativiser le sens de son combat politique au sein de l’UDPS dont il revendique aujourd’hui le label, Bruno Tshibala s’est targué d’avoir été l’un des combattants de premières heures ayant milité aux côtés de feu Étienne Tshisekedi. Il s’est aussi vanté d’avoir été à la base de l’accord conclu dernièrement entre le gouvernement, la famille biologique et l’UDPS pour le rapatriement du corps du président national de ce parti décédé depuis le 1er février 2017, à Bruxelles.
Enfin, évoquant son bilan à la tête de l’exécutif national, Bruno Tshibala a indiqué que les quatre objectifs lui assignés, dont l’organisation de bonnes élections et le redressement de l’économie, sont en passe d’être atteints. « Aujourd’hui, nous avons stabilisé le taux de change et le social. Nous faisons de notre mieux pour ajuster les salaires », a-t-il ajouté.
Alain Diasso
Adiac-Congo