En dépit du recadrage de dernière minute, les partenaires de la RDC ont pris au sérieux les propos des cadres de l’Udps subordonnant l’organisation des élections de 2023 au recensement de la population. C’est dans ce contexte que s’inscrirait la réaction du parlement de l’Union européenne invitant le pouvoir de Kinshasa à se focaliser sur des questions essentielles : la sécurité dans la partie Est du pays, la lutte contre la corruption et l’organisation, dans le délai constitutionnel, des élections générales.
Pour sa part, mettant à profit la rentrée parlementaire de la session de mars, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) invite le Parlement à adopter avec vigilance des lois qui garantissent la tenue des élections et l’invite à assurer le contrôle de l’exécution du budget. C’est l’occasion de « relayer effectivement les aspirations profondes du peuple au changement et ne pas voter des lois qui ne rencontrent pas le bien du peuple congolais », souligne le communiqué des évêques catholiques.
Le secrétaire général de la Cenco, Abbé Donatien Nshole, invite également les élus du peuple à se mettre réellement au service du peuple qui a opté pour le changement. Pour cette institution, « la révision de loi électorale en vue de la dépolitisation de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) s’avère plus que nécessaire ». Dans ce même contexte, la Cenco estime que « les élus du peuple devront aussi veiller à ce que la Majorité parlementaire n’abuse pas de sa supériorité numérique pour faire voter des lois peu favorables au progrès de la démocratie au pays ».
C’est le dénominateur commun entre la Cenco et l’UE choquées par la prestation publique de certains cadres de l’Udps tendant à saborder l’effort collectif mené pour la matérialisation du jeu démocratique au pays. Que l’Udps accède au pouvoir ne saurait constituer un motif de remise en cause de la nécessité d’observer les règles démocratiques au pays. Une mauvaise lecture de certains cadres qui assimile le soutien de l’Occident à une caution inconditionnelle à un part qui, par le passé, s’est distingué dans la lutte pour la conquête de la vertu démocratique.
Le signal du parlement européen sonne une chaude alerte, un signal clair que même les partenaires du pouvoir de Kinshasa ne se prêteraient à marcher sur les avancées réalisées sur le sentier de la démocratisation. A prendre pour averti. Au lieu de vilipender, les cadres de l’Udps devraient se hâter à faciliter la mise sur pied du gouvernement de l’Union sacrée chargé de redorer l’image et le prestige du pouvoir en place. Question de charmer le souverain primaire. Car, visiblement, les cadres de l’Udps perdent le temps dans des guerres de positionnement alors que l’essentiel est ailleurs. Il faut reconnaitre que le bémol jeté virtuellement sur les élections a mis tout le monde en émoi. Les jeunes catholiques, les étudiants sont sensibilisés par la NSCC, sans compter avec des opportunistes politiques à même de capitaliser l’opportunité pour compliquer la gestion du pays pendant les deux ans qui restent. Il est ainsi de l’avantage de l’Udps de se garder de compliquer, mais surtout de semer le trouble (sans le vouloir ?) en ce moment où tous les espoirs s’articulent autour de la relance du développement du pays.
LR