L’équipe de football du Cameroun affronte, les 11 et 15 octobre prochain, la Sierra Leone à Yaoundé. Le gouvernement a communiqué mercredi un ensemble de mesures drastiques de prévention pendant tout le temps que va durer ce séjour au Cameroun.
La délégation de Sierra Leone, pays lourdement frappé par Ebola, ne pourra pas excéder 40 membres et restera confinée en isolation complète.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la délégation sierra-léonaise – joueurs, encadrement et officiels – sera soumise à un traitement de choc. André Mama Fouda, ministre de la Santé publique, annonce lui-même « l’hébergement de toute la délégation – joueurs et membres – dans un hôtel dédié ».
« La Fecafoot (Fédération camerounaise de football, NDLR) devra payer toutes les chambres, pour qu’il n’y ait pas d’autres personnes logeant dans cet hôtel », explique-t-il.
Autres dispositions prises : « La disposition d’une solution hydroalcoolique à l’entrée de l’hôtel dédié, la limitation et le contrôle des visites aux membres de la délégation, avec interdiction formelle des visites dans les chambres. »
Un régime de contrôle strict et complet
L’énumération de ces conditions draconiennes ne s’arrête pas là. Les jours de match, les contrôles seront encore plus sévères : « Le jour du match, il y aura des solutions hydroalcooliques au vestiaire des joueurs, dans toutes les toilettes du stade et à l’entrée de la tribune présidentielle.
En outre, il est prescrit à la Fecafoot le transport des joueurs et membres de la délégation sierra-léonaise dans des véhicules dédiés. »
Ce régime d’isolement est complet pour la délégation sierra-léonaise, et par ailleurs renforcé en amont par les contrôles dans les aéroports d’embarquement et de débarquement. Le gouvernement camerounais signale que ces conditions ont été approuvées par Freetown.
La communauté internationale surprise par l’ampleur de l’épidémie
Nommé il y a juste un mois, le sous-secrétaire général de l’ONU chargé de la lutte contre la fièvre hémorragique à virus Ebola, Anthony Banbury, est à Conakry en Guinée. A la tête d’une forte délégation d’une trentaine de membres, Banbury est envoyé sur le terrain par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.
Le sous-secrétaire général de l’ONU et chef de la mission Ebola a fait une déclaration au cours d’une conférence de presse tenue au siège de l’ONU dans la capitale guinéenne. Il explique comment la communauté internationale s’est faite surprendre par l’ampleur de la maladie.
« Jamais auparavant le monde n’avait connu une telle crise Ebola que celle qui frappe actuellement l’Afrique de l’Ouest. Cela est dû à la progression du virus, une progression très rapide, notamment en zone urbaine. Cela est dû aussi au caractère inédit de cette crise que nous n’avions jamais connu avant. »
Une épidémie à caractère inédit
Anthony Banbury explique aussi la complexité de cette lutte contre le virus Ebola par un manque de réponses modernes : « Le monde n’était pas préparé à cela. Personne n’était préparé pour une telle crise.
Personne ! Ni les Nations unies, ni les gouvernements de la région ou de l’étranger, ni même les agences de santé, parce que cela n’était jamais arrivé avant.
Mais le monde continue d’essayer d’utiliser les réponses traditionnelles qui ont fonctionné avec les crises Ebola dans le passé. Mais au fur et à mesure que la crise progresse, sa complexité s’aggrave également. »