L’équation ne semble pas aussi facile que l’on pourrait l’imaginer. A la base, la persistance des pratiques peu orthodoxes ayant élu domicile dans la culture politique nationale. Il n’est l’ombre du doute que depuis son accession à la Magistrature suprême, Félix Tshisekedi transpire la volonté et la détermination
d’apporter un vent nouveau dans la gouvernance, mais aussi dans la conduite politique. Détermination qui avait glissé deux ans durant sur le rocher de l’alliance CACH-FCC. Une nébuleuse dont la fin sifflée par le président de la République a refait l’image et l’honneur d’un Félix Tshisekedi loti de bonnes
intentions et de bonnes initiatives.
La ruée vers les arcanes de l’Union sacrée s’explique en grande partie par cette disponibilité du président de la République de jouer franc jeu avec l’ensemble des concitoyens sur l’impératif de servir en priorité l’intérêt général. Cette vision ferait-elle l’objet de partage et de bonne compréhension dans le cercle
serré du chef de l’Etat ? Pas si sûr, d’autant que les tares du passé récent collent encore hermétiquement ceux dont le crédo demeure « faire ce que le prédécesseur a fait ». En clair, le changement prôné par des acteurs politiques se voulait simplement « Otes-toi de là, que je m’y mette ! ».
En dépit des bonnes idées, de bons engagements pris par le président de la République pour réussir cette conjonction d’énergies, l’Union sacrée semble être torpillée de l’intérieur. Par ceux chargés de matérialiser la volonté du chef de l’Etat. Sur l’autel des intérêts égoïstes, ces derniers se perdent dans des
deals souterrains à même de sacrifier l’édifice en construction. C’est en protestation de ce jeu malsain, que le député Muhindo Nzangi a tiré la sonnette d’alarme. Le jeu mesquin du politique congolais doit se conjuguer au passé afin de donner de la chance au mandat de Félix Tshisekedi, dont la volonté de gouverner autrement ne fait l’ombre du doute.
Autrement, les députés MS-G7, AMK prendront leur distance vis-à-vis de la nouvelle plateforme politique. Il est question de divorcer d’avec les anciennes pratiques sous lesquelles se sont abrités la démagogie, le bradage des intérêts du plus grand nombre, les larmes de crocodile devant le drame de la
population. Ce faisant, le député Nzangi a brandi le cahier des charges introduit par sa coalition et qui met en vedette l’impératif du retour de la sécurité dans la partie Est du pays. A ce sujet, on se rappelle que les populations de Beni ont sablé la Saint Sylvestre avec le sang de compatriotes lâchement abattus par des tueurs exaltés le 31 décembre !
Devrait-on continuer sur la même lancée qui a prévalu plus d’une décennie? L’heure est au changement réel. Effectif. Haro sur ceux qui rêvent de remplacer les anciens dirigeants, avec le même tempo de gestion. L’Union sacrée ne saurait être ni une duperie – vis-à-vis de la population – ni une blanchisserie au bénéfice des bourreaux d’hier ! Heureusement que le chef de l’Etat en aurait bien conscience, et qu’il entendrait jouer l’arbitre sur toutes les articulations de l’Union sacrée, comme l’aurait affirmé l’un de ses proches collaborateurs sous le sceau de l’anonymat.
LR