Il s’agit de la quatrième visite d’un chef d’Etat en l’espace de quinze jours en République démocratique du Congo (RDC). Après Joao Lourenço (Angola), Denis Sassou Nguesso (Congo B.) et Ali Bongo (Gabon), le nouveau président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, est à Kinshasa depuis le 27 février. Le Zimbabwe est un allié historique de la famille Kabila. Alors que le Botswana a appelé la communauté internationale à mettre davantage de pressions sur la majorité présidentielle congolaise pour l’amener à renoncer au pouvoir et à « ouvrir la voie à l’instauration d’un nouveau régime politique », le Zimbabwe va-t-il rester un fort soutien du régime Kabila au sein de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ?
Les relations privilégiées entre Harare et Kinshasa remontent à l’époque de Laurent-Désiré Kabila, au pouvoir entre 1997 et 2001, père de l’actuel président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph.
En 1998, alors que Laurent-Désiré Kabila est menacé par une rébellion dans l’est du pays à la solde du Rwanda et l’Ouganda, le Zimbabwe, tout comme la Namibie et l’Angola, offrent un appui militaire décisif à Laurent-Désiré Kabila pour éviter un putsch.
Quelques années plus tard, des rapports d’experts de l’ONU font état de l’implication d’Emmerson Munangagwa dans les mines du Congo. Un renvoi d’ascenseur pour services rendus ? « Le Crocodile », comme on le surnomme, a en tout cas été épinglé par les Nations unies dans l’exploitation illégale des ressources, à l’époque de la Deuxième guerre du Congo (1998-2003).