Le gouverneur du Katanga Moïse Katumbi a réservé une fin de non recevoir à la demande des notables et chefs coutumiers de la future province du Haut Katanga qui ont tenu à le voir demeurer à la tête de la nouvelle entité. Avec toute la politesse du monde, le gouverneur du Katanga a convié la notabilité à savoir que « pour moi la politique n’est pas un métier ». Avant de prêcher, avec modestie, la vertu de l’alternance dans la gestion des affaires de l’Etat : « Je ne suis pas le seul Congolais qui doit diriger cette province. Il faudrait l’alternance. J’étais gouverneur pendant huit ans, c’est beaucoup. Sinon je vais violer la Constitution».
Depuis qu’il a délié sa langue, Moïse Katumbi passe pour le chantre du respect strict des règles de la démocratie. Aussi n’arrête-il pas, à chaque circonstance, de réitérer sa détermination à voir le pays fonctionner à l’intérieur des prescrits de la Loi fondamentale. Ceux qui le croyaient une colombe ont appris à découvrir, et à vivre désormais avec un Katumbi esclave des règles du jeu, dont il ne cesse de rappeler le respect. C’est ce qui justifie son comportement en modèle, en déclinant l’offre des notables et autorités traditionnelles du Katanga à le voir rempiler pour un nouveau séjour à la cime de l’Exécutif provincial.
Disciple de Senghor, d’Abdou Diouf ? Petit à petit, Moïse se constitue une nouvelle étoffe, celle de précurseur du véritable exercice démocratique dans son Congo. Dans l’interview à RFI, et reproduite ci-dessous, l’homme revendique exercer sa liberté au sein de son parti le PPRD, de sa famille politique, Majorité présidentielle (MP). Vertu dont il réclame l’observance à tous les niveaux de la sphère politique du pays. De manière didactique, il pilote cet exercice dans le cadre restreint du Katanga avec à la clé, une alternance et le vœu de réussite à son successeur éventuel. « Je voudrais voir l’après-Moïse dans le bon sens. Je voudrais voir un avenir meilleur de tout le peuple katangais, que ça soit dans les trois autres provinces que dans le Haut Katanga », a-t-il déclaré.
Il faut reconnaitre que le Gouv’ est entrain de révéler au monde son intelligence, sa dextérité politique jusque-là insoupçonnées ; chacune de ses prestations oratoires accouche de suspens. Tel ce repos à se traduire par une tournée dans le pays. D’aucuns y voient une précampagne électorale pour un homme donné pour être candidat à la présidentielle de 2016. Katumbi y reste coi !