Ils sont une vingtaine d’opposants ayant obtenu toutes les facilités pour séjourner aux Etats-Unis d’Amérique à partir de ce samedi 28 février. Officiellement invités par l’Ong américaine National Democratic Institute (NDI), ces hommes politiques de l’opposition congolaise devront, selon des sources dignes de confiance, convenir sur la personnalité unique à les représenter à la prochaine présidentielle prévue le 27 novembre 2016. La rencontre, selon l’agenda y relatif, se déroulera déjà le dimanche 1er mars avec des officiels américains. Les « heureux » invités arborent un sourire jaune du fait de la victoire qu’incarne ce privilège de partager la même table avec les maitres du monde.
Serait-elle réellement soudée ?
Tous espèrent bénéficier d’une part du gâteau, d’autant que la désignation d’un candidat à soutenir par tous est assujettie à des concessions de la part de l’oiseau rare. Dans l’imaginaire collectif des opposants en pèlerinage au pays de l’oncle Sam, tout participant sera gratifié d’une promesse de poste de responsabilité lors de la victoire espérée à la prochaine présidentielle. Il est évident que les Etats-Unis voudraient aider les politiques congolais à se départir de la sale culture de versatilité à toute épreuve pour emprunter les marques de personnalités rangées derrière une idéologie, un objectif bien défini.
De la à croire que Washington entend remettre la carte de Président de la République à l’homme consensuel trouvé au cours des présentes concertations, relèverait de l’ignominie et du crétinisme politique. L’administration américaine entendrait tout simplement aider les opposants à faire mieux que lors des précédentes éditions où ils étaient incapables de se fédérer autour d’une personne. Question, pour le prochain rendez-vous, de donner plus de tonus, de consistance au scrutin. Là se situe le piège pour ces opposants conscients tout de même du caractère impossible de se partager les postes préalablement pour un poste dont l’acquisition est subordonnée à des alliances avec des poids lourds politico-sociaux qu’ils sont loin de constituer et qu’ils ne sauraient contrôler.
En réalité, les Etats-Unis sont entrain de baliser la voie pour l’homme de leur choix dont la mission sera de servir les multinationales anglo-saxonnes, nourricières de la guerre connue au pays. La dynamique pour la paix enclenchée depuis 3 ans déjà n’élude point le ménagement des intérêts de ces multinationales ayant accaparé le pétrole, l’uranium, le coltan…congolais. L’enjeu est à ce niveau, et les opposants, parmi lesquels se comptent des « nationalistes » devraient s’apercevoir de la délicatesse de l’engagement auquel ils se prêtent avec les Américains.
Ces derniers se comportent en conséquence, d’où le positionnement au devant de l’aventure de l’Ong NDI, célèbre dans les stratégies de répressions des populations civiles à travers le monde. Pas étonnant donc que, demain, toute revendication populaire au sujet des dividendes éventuels du pétrole national se solde par un bain de sang. C’est cela le modus operandi de cette Ong dirigée par Madeleine Albright de triste souvenir en RDC et qui est proche du parti démocrate. Son action au Congo est gérée dans le cadre du programme « Tomikotisa » articulé autour de plusieurs modules, dont les consultations avec les partis politiques, la communication, la sensibilisation, la recherche sur l’opinion publique, la formation, l’analyse stratégique, etc.
Sur le fond de l’action NDI, il est important de partager l’interrogation de Mbelu Babanya Kabudi : « Comment une ONG d’un pays où l’apathie citoyenne à l’endroit de la res publica est la chose la mieux partagée peut faire croire aux partis politiques congolais qu’elle peut, exceptionnellement, en RDC, travailler à l’avènement de la démocratie et de la participation citoyenne ? Quels sont les pays du monde où, au cours de l’histoire, le NDI a travaillé à la démocratisation des institutions publiques ? » Et de mettre en garde : « Habitués au travail sur le cours terme, plusieurs compatriotes non-avertis risquent de nouer des pactes avec ‘’le diable’’ aux dépens de la souveraineté et de l’indépendance réelles du Congo ».
Dont acte !