Fini la frustration des Kinois pour le morne et fantomatique édifice de l’hôpital longtemps figé face au Camp Kokolo derrière l’ancienne IEM : le dit hôpital dont le pouvoir colonial avait entamé la construction il y a 60 ans avait été abandonné et c’est l’actuel président Joseph Kabila qui vient de le ressusciter en le restituant avec l’admirable complexe hospitalier ultra-moderne qu’il a inauguré samedi dernier
Encore un rêve depuis 1954 sous l’administration belge, l’hôpital du Cinquantenaire est désormais une réalité. Deux nouveaux édifices publics viennent de s’ajouter à la concrétisation de la Révolution de la modernité. Cette fois-ci dans le secteur de la santé est le plus grand bénéficiaire. Deux ouvrages : l’hôpital du Cinquantenaire et de l’Institut national pilote d’enseignement des sciences de la santé (ex Institut d’enseignement médical de Kinshasa).
Un pas de géant !
Le président de la République, Joseph Kabila, a, le samedi 22 mars 2013, présidé deux cérémonies d’inauguration de deux édifices publics : l’hôpital du Cinquantenaire et l’Institut national pilote d’enseignement des sciences de la santé (INPSS, ex Institut d’enseignement médical de Kinshasa) situés dans la commune de Kasa-Vubu. Cette double cérémonie traduit la matérialisation de la Révolution de la modernité dans le secteur de la santé en RDC.
Construit sous son impulsion, l’hôpital du Cinquantenaire, de plus de 40 000 m2 avec une capacité d’accueil de plus de 500 lits, est doté d’équipements de la dernière technologie. Cette infrastructure hospitalière va permettre aux Congolais de s’assurer une prise en charge adéquate à domicile, leur évitant de longues distances voire les coûts exorbitants des déplacements des malades à l’étranger pour des soins de santé. L’Etat débourse, à chaque évacuation à l’étranger près de 13 000 USD. Cette ligne budgétaire sera désormais affectée à autre chose.
Des économies en devises seront réalisées et la balance de paiement soulagée en faveur du Trésor public. « Ce jour est pour nous et pour tous les Congolais un jour de joie, un jour d’allégresse, jour ultime de matérialisation de la Révolution de la modernité dans le secteur de la santé », a indiqué le ministre de la Santé publique, Félix Kabange. Loin d’être un projet chimérique, la Révolution de la modernité constitue une vision politique claire et réaliste pour la transformation de la RDC, a-t-il poursuivi. A l’en croire, cet hôpital de niveau tertiaire, de référence sous régionale voire régionale constitue un merveilleux joyau que le président de la République offre aux Congolais. Cet hôpital restera, à n’en point douter, l’une des plus grandes réalisations du mandat de Joseph Kabila à la tête de la République.
Félix Kabange a également fait savoir que cela résulte de la détermination et de la vision claire pour se convaincre qu’il était possible de rebâtir cet ouvrage dont les travaux de construction débutés en 1954 ont été interrompus à l’accession du pays à l’indépendance. Il a fallu laisser passer cinq décennies afin que ce lieu abandonné spolié, pollué et baptisé « Koweit City » voit pousser un bijou digne, susceptible de répondre aux besoins de santé du peuple et faire la fierté de tout un pays.
Technologie de pointe
Les travaux de construction de cet hôpital lancés par le chef de l’Etat le 2 mai 2009 ont été réalisés avec le concours de l’entreprise chinoise Sinohydro 2. Disposant d’un plateau technique de haut niveau et extrêmement diversifié, cet hôpital comprend cinq salles d’opération simultanées avec possibilité de chirurgie cardiaque, un caisson d’oxygène hyperbare de 12 places, un scanner de 64 barrettes, une imagerie par résonnance magnétique, plusieurs appareils d’endoscopie pour les explorations internes, une unité de dialyse ainsi que plusieurs services spécialisés.
Beaucoup d’autres dispositifs ont été mis en place pour assurer la sécurité en cas d’incendie, la desserte en eau, la climatisation et l’alimentation de l’hôpital en électricité. Le ministre Félix Kabange a, en outre, rassuré que, sur le plan médico-technique, de nouveaux services verront le jour au sein de cet hôpital, parmi lesquels la chirurgie cardiaque à cœur ouvert, la neurochirurgie, la cardiologie interventionnelle, la transplantation d’organes, l’oncologie ou cancérologie avec radiothérapie, la dialyse ainsi que la procréation médicalement assistée.
Santé pour tous
Pour le ministre de la Santé publique, ces différents services additionnels pourront permettre de maîtriser le flux de nombreux malades qui vont se faire soigner à l’extérieur. « Notre objectif est que, dans les mois qui suivent l’inauguration de cet hôpital, l’expatriation des malades soit plutôt une exception et non la règle comme c’est le cas actuellement », a-t-il souligné. Avant de prévenir que le plateau technique ainsi présenté offre également un défi de maintenance.
Ayant opté pour le partenariat public-privé pour la gestion de cet ouvrage, le gouvernement congolais a retenu le groupe indien Padiyath Health Care après appel d’offres international. Les dossiers des malades seront gérés au moyen d’un logiciel informatique pour favoriser un archivage automatique et garantir la confidentialité des données de malades. Le personnel est recruté par le concours d’un consortium bien expérimenté en la matière.
Quant au coût, a indiqué le ministre de la Santé publique, il est accessible à toutes les bourses, y compris celle du Congolais moyen. Une consultation auprès du généraliste revient à 20.000 Fc alors qu’il faut débourser 25.000 Fc pour une consultation chez le spécialiste. Toutefois, a-t-il rassuré, la structure des prix sera fixée de sorte que le Congolais moyen puisse avoir accès aux soins de qualité, à un prix abordable.
Abondant dans le même sens, le responsable du groupe Padiyath Health Care a promis d’assurer les soins de santé de qualité à un coût abordable et à la portée des Congolais et à travers le continent. « Les soins de santé cherchés en Inde sont désormais disponibles au pays », a-t-il déclaré.