L’opinion publique se perd en conjectures sur l’organisation en décembre 2023 des élections
Si le doute est permis, selon les uns, les autres leaders politiques se montrent prudents et prévoyants. Aussi fourbissent-ils sans désemparer leurs armes en se lançant dans la pré-campagne électorale. Ce branle-bas constaté au pays et à l’étranger viserait à séduire les électeurs potentiels et obtenir des appuis nécessaires pour se positionner solidement avant 2023.
Se tiendront, ne se tiendront pas, l’opinion publique se perd en conjectures sur l’organisation en décembre 2023 des élections générales selon les prescrits de la Constitution. Ce doute a commencé par la remise en question du nouveau président de la CENI et de son équipe. C’est la manière dont ils ont été désignés qui est mise en cause. Il en est de même de la Cour constitutionnelle dont la composition serait pro-pouvoir. L’opposition estimait que Félix-Antoine Tshisekedi ( Fatshi) aurait manigancé pour rempiler en s’appuyant sur ces deux institutions déterminantes dans le processus électoral et la confirmation des résultats des urnes.
Bon an mal an, les choses sont restées en l’état et il s’est observé dans les états-majors des partis politiques de l’opposition une sorte de prudence qui les a poussés : « On ne sait jamais, il faut se préparer à toute éventualité ». Fatigués de se battre contre ce qu’ils qualifient d’imposture, les opposants voudraient aller aux élections si jamais celles-ci étaient organisées dans les délais constitutionnels. Bien sûr, sans renoncer à la campagne de dénigrement du pouvoir en place lequel ne se laisse pas conter et occuper les médias et les réseaux sociaux pour vanter son bilan. Tous les acteurs politiques ont compris que 2023 est une année éminemment politique et qu’il ne faudrait pas se faire prendre au dépourvu. Sous le prétexte d’implantation, de raffermissement ou d’éducation idéologique, tous les leaders politiques et sociaux se sont lancés à l’assaut des populations congolaises à travers le pays et à l’étranger, particulièrement en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique. Tous voudraient convaincre ce souverain primaire devenu très exigeant après avoir ouvert grandement les yeux, quand bien même la dimension tribalo-ethnico-provinciale continuerait à prendre le dessus la défense d’un projet de société comme cela se passe dans les grandes démocraties.
Des observateurs avisés ne s’empêchent de noter que déploiement et redéploiement des forces politiques à travers le pays pourrait réserver des surprises l’année prochaine. Une reconfiguration de l’espace serait possible avant les joutes électorales. Mésalliances, nouvelles alliances, débauchages et autres compromis de dernières minutes pourraient s’inviter au rendez-vous de 2023. D’autant que, dans un contexte international dominé par la montée en puissance de la Russie face à l’Occident, la République démocratique du Congo ne pourrait pas échapper aux bouleversements pour un nouvel ordre mondial. Les politiciens congolais l’ont compris et voudraient se positionner en conséquence. Donc, le branlebas pré-électoral constaté actuellement au pays et à l’étranger procéderait de cette double visibilité.
LR